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DES SAVANS.

DÉCEMBRE 1828.

A PARIS,

DE L'IMPRIMERIE ROYALE,

LE prix de l'abonnement au Journal des Savans est de 36 francs par an et de 40 fr. par la poste, hors de Paris. On s'abonne, pour l'année 1828, chez MM. Treutel et Würtz, à Paris, rue de Bourbon, n.o 17; à Strasbourg, rue des Serruriers, et à Londres, n.o 30 Soho-Square. Il faut affranchir les lettres et l'argent.

Pour l'année 1829, l'abonnement se fait, aux mêmes conditions, à la maison de librairie LEVRAULT, à Paris, rue de la Harpe, n.o 85; et à Strasbourg, rne des Juifs, n.o 33.

Les livres nouvEAUX, les lettres, avis, mémoires, &c., qui peuvent concerner LA RÉDACTION de ce journal, doivent être adressés au bureau du Journal des Savans, à Paris, rue de Ménil-montant, n.o 22.

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JOURNAL

N

DES SAVANS.

DÉCEMBRE 1828.

INTRODUCTION à l'étude des vases antiques d'argile peints, &c.; par M. Dubois Maisonneuve, I vol. in-fol., 1-LXXXV planches, 1-18 pages in-fol. Paris, 1817 et ann. suiv.

L'ÉTUDE des vases improprement nommés étrusques, a reçu, par les

nombreuses découvertes qui ont eu lieu dans le cours des dernières années, un accroissement si considérable, que cette branche des connoissances archéologiques est devenue presque une science à part, et sur-tout, grâce aux savans travaux d'un Lanzi, d'un Millin, d'un Boettiger et d'un Millingen, une science presque rigoureuse, par la certitude autant que par l'importance des notions qui en résultent. Directement produits sous l'influence des idées et des croyances de la

Grèce, et la plupart aux temps où l'art grec florissoit encore dans tout son éclat, ces monumens ont offert une foule de traits mythologiques jusqu'alors inconnus, et représentés sous leur costume propre et sous leur forme originale. Ils ont fixé l'opinion, long-temps égarée ou indécise, sur un grand nombre de questions relatives aux mœurs et aux événemens des siècles héroïques, aux doctrines et aux institutions religieuses, aux fêtes publiques et même à la vie privée des Grecs; et chaque jour, en se multipliant sur presque tous les points de l'ancien théâtre de la civilisation hellénique, ils nous révèlent quelque particularité nouvelle et curieuse, propre à étendre ou à rectifier nos idées sur une foule de questions archéologiques.

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De nombreux recueils de ces vases ont été déjà publiés avec plus ou moins de soin et de fidélité; d'autres, plus riches et plus intéressans encore, se préparent sans doute, par suite des belles collections formées à grands frais, telles que celles de feu Bartholdy à Rome (1), du marquis Venuti à Cortonę, du comte de Lamberg à Vienne (2), de feu le général Koller à Naples (3), de M. Hope à Londres, de MM. le duc de Blacas, le comte de Pourtalès-Gorgier, et Durand, à Paris, sans parler des collections royales de Naples, de Londres, de Munich et de Paris, encore en grande partie inédites. Amateurs, artistes, sayans, ont concouru jusqu'ici, d'un zèle égal, à recueillir ces précieux monumens, à les publier, à les éclaircir; et les noms d'Hamilton et de Tischbein, d'Italinsky et de Heyne, de Poniatousky et de Visconti, sans parler d'une foule d'autres qui mériteroient d'être portés sur cette glorieuse liste, sont restés associés, à des titres divers, dans la reconnoissance commune des amis de l'antiquité. Parmi toutes les personnes qui ont droit au même éloge, une place honorable est depuis long-temps acquise à M. Dubois-Maisonneuve, pour la belle publication que nous lui devons du recueil de vases expliqués par M. Millin, et pour celle qu'il vient d'entreprendre d'un choix de vases en partie inédits, tous plus ou moins intéressans par la rareté du sujet ou par le mérite du dessin, et propres, sous ce double rapport, à servir, ainsi que l'annonce le titre même de ce recueil; d'introduction

(1) It Museo Barteldiano, descritto dal D. R. Panofka, Berlino, 1827. (2) Laborde, Vases de Lamberg, livraisons 1-18; Paris, in-fol.— (3) Cette belle collection vient d'être acquise par le gouvernement prussien; et jointe à celle de Bartholdy, elle contribuera puissamment à mettre le musée royal de Berlin au premier rang des grandes collections de l'Europe.

à l'étude des vases antiques. C'est ce dernier ouvrage dont nous allons donner à nos lecteurs une idée sommaire..

Personne jusqu'ici n'a essayé de classer les vases grecs qui nous restent dans un ordre rigoureusement chronologique, d'après le style, le dessin ou la fabrique de ces vases, ou d'après la nature même des sujets qu'ils représentent, ou enfin d'après leurs caractères paléographiques. Sous tous ces rapports, une disposition méthodique des monumens dont il s'agit seroit une entreprise trop difficile, peut-être même impossible, dans l'état actuel des connoissances. La distinction des anciennes fabriques n'est pas non plus aussi certaine ni aussi aisée à établir qu'on pourroit le penser, en s'attachant uniquement à la provenance des vases; car il est souvent arrivé qu'on imita dans des temps récens la fabrique et le dessin des vases d'une époque primitive, de même qu'on exécuta, par exemple, dans les ateliers de Nola, des vases qu'on pourroit croire sortis des manufactures de Corinthe ou de la Sicile. Reconnoître et fixer les vrais caractères auxquels se distingue d'un travail original un travail d'imitation, est, en général, une tache difficile, et sur-tout par rapport aux vases peints. Nous ne devons donc pas reprocher à M. Dubois-Maisonneuve d'avoir laissé subsister cette difficulté toute entière; mais peut-être aussi, dans un recueil qui s'annonçoit comme une introduction à l'étude des vases antiques, devoiton s'attendre à trouver ces vases disposés avec quelque apparence d'ordre, et non pas, comme ils le sont ici, jetés et confondus sans aucun égard à l'âge présumé, au style positif, ou à la nature même des représentations: fabriques, dessins, sujets, tout est mêlé dans ce recueil, de manière qu'on ne puisse y découvrir la moindre intention systématique. Nous osons faire de ce défaut un léger reproche à l'auteur, qui, par son expérience et par la longue étude qu'il a faite des vases peints, étoit sans doute plus propre que personne à essayer de mettre un peu d'ordre et de méthode dans cette étude, et qui sembloit, d'après le titre même de son ouvrage, s'être en effet proposé un pareil but.

Réduits à ne nous occuper que des vases mêmes publiés dans ce recueil, sans avoir à établir ou à discuter quelques points de doctrine relatifs à leur fabrication, à leur époque ou à leur usage, nous croyons entrer dans les intentions de l'auteur, en lui soumettant nos observations. sur ceux de ces vases qui, à raison de leur importance ou de leur nouveauté, méritent de fixer particulièrement l'attention. Jusqu'ici d'ailleurs le texte publié par M. Maisonneuve ne va pas au-delà de la XVIII. planche, en sorte que le reste des planches présente une

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