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colonne, et que M. Panofka décrit, je ne sais trop pourquoi, comme une Artémis barbare, eine barbarische Artemis, wie ihre Tracht sie uns darstellt. Son costume, composé d'une longue tunique brodée, ne diffère cependant point, d'une manière sensible, du vêtement usité pour les anciennes idoles, vêtement qui rappelle les étoffes réelles dont on drapoit les simulacres de bois. On ne conçoit pas d'ailleurs par quel motif et à quel titre une divinité étrangère auroit été invoquée dans une solennité pareille, ou figurée sur un pareil vase. J'observe de plus qu'au-dessus de sa coiffure, dont on fait un modius, sont tracés très-imparfaitement trois caractères, que M. Panofka lit HPA ou ПTO, deux leçons passablement différentes l'une de l'autre, et qui prouvent combien toute interprétation qu'on en peut faire est incertaine ou arbitraire. Ainsi le même savant lit птQ, pour п, divinité parèdre, que je ne crois pas avoir jamais vue représentée sous cette forme, et pour laquelle l'arc est un attribut qui semble, dans tous les cas, aussi peu convenable qu'il est insolite. Si l'on vouloit à toute force faire un mot des trois caractères en question, vvv, le nom HPH est celui qui s'accorderoit le mieux avec le nombre et avec la forme de ces lettres; mais il est plus probable qu'il ne faut voir dans ces traits mal formés, à la différence des lettres de toutes les autres inscriptions, qu'un appendice du modius ou du diadème, placé sur la tête du simulacre, attendu le rapport qu'offre cet ornement avec celui qui couronne la tête de Junon, type de plusieurs belles médailles des Eléens.

La planche xxxv, empruntée d'un vase de M. Durand, aujourd'hui au musée Charles X, nous montre Hercule déifié, entre la Victoire et Mercure, ou plutôt un initié, sous les traits et avec les attributs d'Hercule, entre la Victoire et l'hiérocéryx des mystères. Ce que cette représentation assez commune offre de plus remarquable, c'est un lapin figuré en course dans le champ inférieur de la peinture, et certainement avec une intention funéraire. J'ai déjà indiqué, dans ce journal même, cette signification que j'attribuois à cet animal symbolique, à l'occasion d'un vase où il se voit sur la main d'un personnage nommé TPANOIAIA (1). En admettant l'explication que j'ai donnée de ce personnage et de l'inscription qui s'y rapporte, un antiquaire du premier mérite, M. Welcker, avoit seulement exprimé le regret que je n'eusse pas justifié par des exemples tirés des monumens, la signification dont il s'agit (2). L'occasion qui se présente de satisfaire au desir témoigné par M. Welcker,

(1) Journal des Savans, ann. 1826, pag. 89-100.- (2) Welcker, Nachtrag zu der Schrift über die Aeschylische Trilogie, pag. 237.

me paroît trop favorable, pour qu'il ne me soit pas permis de la saisir. Un vase inédit de la collection de M. Durand offre un génie qui vole dans une position horizontale, et au-dessous duquel court un lapin: or on ne peut guère douter que cette position de ce génie, pareille à celle d'Hesperus sur des bas-reliefs romains, ne caractérise un génie funèbre ; d'où résulte la même présomption à l'égard de l'animal symbolique qui l'accompagne. Un génie pareil, assis sur une colonne ionique, tient suspendu par les pattes de devant le même animal, sur un vase qui appartient aussi à M. Durand. On le voit porté de même par un personnage initié, debout près d'une stèle funéraire, sur un vase d'Hamilton (1); et pour qu'il ne reste aucun doute sur cette intention symbolique, le même animal est porté par une triple Hécate, monument grec publié par le P. Pacciaudi (2). Quant aux sarcophages romains où cet animal est figuré avec cette signification, je dois me contenter ici de citer deux petites urnes sépulcrales publiées par Maffei (3), sur l'une desquelles le lapin se voit sculpté au-dessus d'un cheval marin, et sur l'autre, au-dessus d'un labrum ou vase lustral. Je ne pourrois, sans excéder de beaucoup les limites où je dois présentement me renfermer, indiquer ici tous les monumens et développer tous les motifs d'après lesquels j'ai été induit à signaler l'animal symbolique en question avec le sens que je lui attribue; mais je remarquerai que Visconti, assimilant T'animal dont il s'agit au loir, qui se trouve sculpté près de quelques effigies du Sommeil, expliquoit, par la nature même de cet animal souterrain, la signification funéraire qu'il a bien certainement dans ce dernier cas (4):

Planche XLVII. Cette peinture bachique, prise d'un vase inédit de feu M. Tochon, est remarquable par les inscriptions qui l'accompagnent. Bacchus, ou bien un initié sous les traits de Bacchus, est désigné par l'épithète EAIO, pour EYIO, laquelle sert à confirmer la leçon EYOIA, au lieu de EYAIA, sur un vase de Tischbein et sur un autre de M. Millingen (5). Debout, devant ce personnage, est une jeune prêtresse qui tient une couronne et la cassette mystique, au-dessus de laquelle est tracé le mot VCAI. Bien que ce mot puisse être interprété à la rigueur d'une manière conforme à l'objet qu'il accompagne et au personnage

(1) D'Hancarville, III, 34. · (2) Monum. peloponn. II, 188. (3) Mus. veron. CXVII, I et 2. -(4) Mus. P. Clément. III, pag. 213, ed. franç.(5) Tischbein, Vases, 11, 44. Visconti avoit le premier proposé cette correction, d'après un vase de Gherardo de Rossi, Mém. de l'Institut, III, pag. 42; et c'est ce même vase qui a été publié depuis par M. Millingen, Vases de Coghill, pl. xIx, avec la fausse leçon EYAIA, justement réprouvée par M. Panofka, Mus. Bartoldian. pag. io8.

qui le porte, je croirois plutôt qu'il faut lire ici OYAC, nom de nymphe bachique, analogue à ceux de MAINAX (1), de XAIPAE (2), tracés sur les vases, et connu d'ailleurs par des témoignages dignes de foi, qui enrichiroit la liste déjà considérable des personnages dionysiaques.

M. Maisonneuve a réuni, sur la planche LI, plusieurs peintures trèscurieuses, et d'ancien style, tirées de la collection inédite de feu M. Tochon, excepté la quatrième, dont le vase est en ma possession.. Une de ces peintures offre un guerrier en embuscade derrière une fontaine, de l'autre côté de laquelle est une femme debout, qui vient puiser de l'eau à cette fontaine. Un sujet tout semblable se trouve sur une peinture du recueil d'Hamilton (3); et un peu différemment traité, sur un vase de Lamberg, publié par M. Millingen (4), qui l'a fort judicieusement expliqué par l'aventure d'Adraste et d'lsméné, que raconte le scholiaste d'Euripide. Une particularité neuve, sur notre vase, est une inscription tracée en caractères mal formés, au-dessus de la fontaine, et qui ne peut guère se lire autrement que IΣMHNH, nom donné à cette même fontaine, d'après celui de l'héroïne qui y avoit trouvé la mort.

Un très-beau vase, de la collection de M. Hope, forme le sujet de la planche LXIII. On y voit un vieillard barbu et chauve, appuyé sur un bâton en forme de béquille, avec lequel deux guerriers, l'un plus âgé que l'autre et barbu, semblent engagés dans un grave entretien ; et derrière le vieillard, une jeune femme, tenant le prochoos de la main droite, montre que les lois sacrées de l'hospitalité ont été observées à l'égard de ces deux guerriers étrangers. Cette scène, telle que je viens de la décrire, ne diffère guère d'un assez grand nombre de représentations du même genre tracées sur les vases; mais ce qui distingue celle-ci, et ce qui l'élève au rang d'une peinture historique très-rare, c'est le mot IIPIAMOΣ parfaitement tracé au dessus du vieillard chauve. C'est la seconde fois que Priam apparaît sur un vase, dans cette même collection de M. Maisonneuve (s), et dans d'autres circonstances que celles où il intervient, sur les monumens

(1) Tischbein; II, 44, ed. Florent. (2) Mus. real. Borbonico, tom. II, tav. XLV. (3) Tischbein, Vases, IV, 18, où l'interprète florentin voit l'oracle de Dodone consulté par un guerrier lydien. (4) Millingen, Vases, XXII, pag. 40. (5) Voyez, pl. XXIX, le vase représentant Priam, à cheval, combattant un guerrier à pied, entre deux Amazones, et désigné par son nom tracé sous cette forme insolite: ПPIAME. Mais peut-être faut-il lire sur ce dernier vase, ПРIA ME, achète-moi, inscription qui ne seroit pas tout-àfait sans exemple, et qui réduiroit la peinture elle-même à une représentation très-ordinaire, ou du moins étrangère à Priam.

grecs et romains, c'est à savoir, dans la peinture des malheurs de Troie et de la destruction de sa famille.

Pressé par le défaut d'espace, je me borne à indiquer ici deux vases très-curieux, l'un relatif au mythe de Thétis et de Pélée, l'autre à la vengeance exercée par Achille sur le corps d'Hector, planches XLVIII et LXX, que j'ai essayé d'interpréter ailleurs (1). Ma dernière observation portera sur un vase inédit de feu M. Tochon, planche LXXXII, qui représente une déesse casquée, probablement Minerve, tenant d'une main une lance, de l'autre une épée suspendue au baudrier, et s'appuyant sur un cippe, contre lequel est dressé un bouclier. Sur ce cippe est écrit perpendiculairement le mot NV Oz, en lettres assez mal formées, qu'il n'est guère possible de lire MYOO, attendu que ce mot, bien que servant à désigner un personnage allégorique, déjà connu par le bas-relief de l'apothéose d'Homère, n'offre ici aucun rapport avec le sujet de la peinture, ni aucun sens raisonnable en lui-même. Je lirais, par un changement très-léger: EYBIOE, inscription tracée de la même manière sur un cippe d'un vase inédit, et qui renferme sans doute une allusion analogue à celle du mot EYTYXIA tracé pareillement sur un cippe, que présente un autre vase inédit de la collection de M. Durand. Quant aux rapports de ces inscriptions avec les sujets mêmes des peintures qu'elles accompagnent, ce n'est pas ici que je pourrois les établir comme il convient, et je suis obligé de renvoyer nos lecteurs à un ouvrage où je compte publier et expliquer, si je puis, les monumens dont il s'agit.

Je souhaite que le petit nombre d'observations que je viens d'indiquer brièvement, et qu'il m'eût été facile d'étendre à presque tous les vases de cet intéressant recueil, puissent être de quelque utilité pour M. Maisonneuve, quand il rédigera le texte de son ouvrage. En attendant, je fais des vœux sincères pour qu'il termine bientôt à son gré, comme au profit de la science, un travail long-temps interrompu, et pour qu'il trouve, dans l'achèvement même de cette entreprise qui a dû lui coûter d'assez grands sacrifices, la récompense de son zèle et de ses efforts.

(1) Dans mes Monumens (inédits) d'antiquité figurée, pl. I et XVII.

RAOUL-ROCHETTE.

KRITISCHE Grammatik der hebræischen Sprache, ausführlich bearbeitet, von D. Georg. Heinr. Aug. Ewald, u. s. f. Grammaire critique et détaillée de la langue hébraïque, par M. le D. G. H. A. Ewald, &c. Leipzig, 1827, 684 pag. in-8.°

A Grammar of the hebrew language, comprised in a series of lectures, compiled from the best authorities, and augmented with much original matters, drawn principally from oriental sources, &c.; by the rev. S. Lee, &c. Grammaire de la langue hébraïque, renfermée dans une suite de leçons, composée d'après les meilleures autorités, et enrichie de beaucoup d'observations nouvelles, tirées principalemeut de sources orientales &c. &c.; par le rév. Samuel Lee, &c. Londres. 1827, xxxj et 397 pag. in-8.o

Grammaire hébraïque, raisonnée et comparée; par M. Sarchi, docteur en droit, &c. &c., avec cette épigraphe:

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Paris, 1828, xvj et 448 pag. in-8.

1L seroit peut-être impossible, et certainement aussi difficile que superflu, de faire l'énumération de toutes les grammaires hébraïques, plus ou moins étendues, qui ont été publiées, soit en latin, soit dans toutes les langues vulgaires de l'Europe, depuis l'origine de l'imprimerie jusqu'à nos jours; mais si l'on en excepte celles où l'on a adopté la méthode du chanoine Masclef, et qui sont en très-petit nombre, on peut les ranger toutes sous trois classes, qui forment en même temps trois époques. Dans la première, on a suivi uniquement l'autorité des grammairiens hébreux; dans la seconde, on a cherché à enrichir et à perfectionner l'étude de la grammaire hébraïque, en appelant à son secours celles des langues de l'Orient qu'on peut considérer comme appartenant avec l'hébreu à une souche commune; enfin dans la troisième, on a cherché à ramener les formes de ce langage aux principes philosophiques de la grammaire générale, et à coordonner sa syntaxe avec les règles qui naissent de la nature même de l'esprit de l'homme et de ses opérations. En réunissant ce qui caractérise les deux dernières époques, on doit, si l'on

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