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IV.

Autre lettre de condoléance du roi de...., adressée au roi de.....

Monsieur mon frère, l'événement douloureux que V. M. m'annonce par sa lettre du...., du décès de la reine son épouse, m'a d'autant plus vivement affecté, qu'éprouvé moimême par un coup aussi funeste et dont le triste souvenir m'est à jamais ineffaçable, je connais l'impression profonde et l'amertume que laisse dans le cœur une perte aussi cruelle. Puisse la Providence, sire, vous accorder toutes les consolations dont vous avez besoin dans ces momens de tristesse, et répandre une longue suite de prospérités sur vous et votre famille royale. Je réitère à V. M. l'assurance des sentimens d'amitié et de considération distinguée avec lesquels je suis,

monsieur mon frère,

de Votre Majesté,

le bon frère,

N.

V.

Autre lettre de condoléance du roi de...., adressée au roi de.....

Monsieur mon frère, la lettre que V. M. m'a adressée en date du..... de....., m'a confirmé la triste nouvelle de l'horrible attentat dont S. A. R. le duc de....... a été la malheureuse victime. V. M. connaît trop bien les sentimens que je lui ai voués, pour ne pas être pleinement convaincue de la part bien sincère que je prends à un événement qui a dû plonger V. M. et son auguste famille dans la plus profonde affliction, et qui a rempli d'effroi l'Europe entière. En formant des voeux ardens pour que la Providence veille sur les jours précieux de V. M. et la préserve elle et sa maison royale de nouveaux malheurs, je lui renouvelle l'assurance des sentimens de parfaite estime et de haute considération avec lesquels je serai toujours,

monsieur mon frère,

de Votre Majesté,

le bon frère,

N.

VI.

Autre lettre de condoléance du roi de...., adressée au roi de.....

Monsieur mon frère, la mort du roi...., de glorieuse mémoire, a dû affliger profondément l'âme sensible de V. M. La douleur qu'elle éprouve en perdant un prince qui avait pour elle tous les sentimens d'un père est trop juste et trop légitime pour ne pas être partagée. Toute la..... porte le deuil. Mais la........... entière et tous ses véritables amis se félicitent et se consolent en même temps en voyant les principes et les vertus du feu roi revivre dans son digne successeur. V. M. connaît trop les sentimens que je lui ai voués, pour ne pas être convaincue de la part que je prends à son avénement au trône. Les liens d'amitié qui unissaient la..... et la...., bien loin de s'affaiblir, ne feront, j'espère, que se resserrer davantage. Les sentimens de V. M. et l'influence bien méritée qu'elle a toujours eue sur les relations politiques de la..... avec ses voisins, ne me permettent pas de douter que les nôtres resteront les mêmes et que le même esprit les dirigera. Je prie V. M. d'être persuadée que de ma part rien ne troublera la bonne harmonie qui règne entre nous et que je compte sur une parfaite réciprocité. C'est en assurant V. M. de ma sincère et inviolable amitié que je lui demande la continuation de la sienne.

N.

AUTRES LETTRES DE SOUVERAINS A SOUVERAINS, SUR DIVERS OBJETS POLITIQUES.

I.

Lettre de Louis XVI à l'impératrice-reine Marie-Thérèse; du 10 décembre 1778 *.

Madame ma sœur et belle-mère,

La communication que V. M. m'a donnée de la réponse qu'elle s'est déterminée à faire à la représentation de sa majesté

(1) Marie-Thérèse, sentant que la médiation qu'elle avait demandée à l'im

impériale de Russie, et à l'acceptation qu'elle a faite de sa médiation, a droit à mes plus sincères applaudissemens. V. M. rappelle par ce procédé si noble et si décent, ceux dont j'ai lieu de croire que cette princesse n'est pas sans regret de s'être écartée trop facilement. Sensible à la confiance que V. M. me témoigne, et que je me trouve à même de mériter dans mon tendre intérêt pour sa prospérité et pour sa gloire, je saisis avec empressement l'occasion qu'elle me présente de seconder ses généreuses intentions pour accélérer la paix de ses états et celle de l'Allemagne.

Je mande au baron de Breteuil de se concerter avec le prince de Kaunitz, sur la proposition à produire, sur laquelle V. M. se décidera, et sur la forme la plus convenable à donner à toute la négociation; et je l'autorise à communiquer le tout en mon nom, et sans attendre de nouveaux ordres de ma part, soit à la cour de Pétersbourg, soit directement à celle de Berlin, soit à toutes les deux, ainsi que V. M. le jugera à propos.

Je suis trop persuadé, au reste, de ce que les souverains se doivent à eux-mêmes, pour n'avoir pas dans la plus haute considération la dignité de V. M., et pour ne pas la soigner comme la mienne propre.

Je la prie de se reposer sur ma tendresse filiale pour sa personne, et sur les sentimens de l'estime et de l'amitié la plus parfaite avec laquelle je suis,

de Votre Majesté,

Versailles, le 10 décembre 1778.

le bon frère et beau-fils, LOUIS.

pératrice Catherine pourrait bien n'être pas tout-à-fait dégagée de partialité, écrivit à Louis XVI pour lui demander de concourir également à la paix par sa médiation. Louis XVI, qui àvait l'intérêt le plus direct à ce que la Russie ne décidât point la contestation par son influence, accepta la médiation par la lettre qu'on va lire.

II.

Lettre de l'empereur Joseph II, adressée au roi de Prusse; d'Olmütz, le 13 avril 1778.

Monsieur mon frère,

Si j'ai différé jusqu'à ce moment-ci de remplir une promesse mutuellement contractée entre nous, tant à Neiss qu'à Neustadt, de nous écrire directement, c'est que, préparé à tous les événemens, je voulais attendre que je fusse moi-même éloigné de la capitale, et par conséquent de tout ce qui peut ressentir finesse et politique, pour communiquer à V. M. mes idées, que je crois plus analogues à nos vrais intérêts que toute brouillerie que nous pourrions avoir ensemble. Je les ai rédigées dans le projet de convention ci-joint, que j'ai l'honneur de lui envoyer. Je n'y ajoute aucune réflexion, bien certain qu'il ne lui en échappera aucune dont l'objet peut être susceptible. En même temps je fais charger Cobenzel des pleins-pouvoirs nécessaires pour que, si V. M. adopte ce projet, l'on puisse d'abord procéder à la signature; et si elle désirait quelque changement ou explication sur des accessoires, je la prie de me les faire connaître par sa réponse, directement. Elle peut compter d'avance que je ne m'y refuserai pas, si je le puis; ainsi que naturellement tout sera dit, si cela ne lui convenait en façon quelconque.

Je serais vraiment charmé de raffermir par-là de plus en plus une bonne intelligence qui seule doit et peut faire le bonheur de nos états; qui avait déjà si heureusement et avantageusement commencé; qui de ma part était d'abord fondée sur la haute estime et considération que le génie et les talens supérieurs de V. M. m'avaient inspirées, qu'une connaissance personnelle avait augmentée, et que je souhaite vraiment de perpétuer par des assurances et témoignages réitérés d'une amitié sincère avec laquelle je serai toujours,

de monsieur mon frère et cousin,

le très-affectionné frère et cousin, JOSEPH.

III.

Autre lettre de l'empereur Joseph II, adressée au roi de Prusse; de Königsgraetz, le 19 avril 1778.

Monsieur mon frère,

La lettre amicale que V. M. vient de m'écrire me touche sensiblement, et si la haute considération, et j'ose le dire, la vraie amitié que j'ai toujours eue pour sa personne pouvait augmenter, certainement elle serait bien faite pour cela. Je vais donner part à S. M. l'impératrice-reine des intentions remplies d'humanité qu'elle contient, et qui sont dignes d'un aussi grand homme qu'elle. Je puis d'avance l'assurer que S. M. a déjà donné et donnera encore à Cobenzel les instructions nécessaires, pour recevoir et se prêter à toutes les propositions conciliatoires qui seront décentes et possibles, tant à ce que S. M. se doit à elle-même qu'à son état, afin d'éloigner, tant pour ce moment que pour les occasions à venir, le fléau de la guerre entre nos états respectifs. Quelque difficile que cela paraisse, si l'on veut bien, cela pourra réussir, et nous aurons par-là acquis tous deux une gloire bien plus réelle que ne seraient toutes les victoires, et les bénédictions de tous nos sujets; la conservation de tant d'hommes sera le plus beau trophée qu'on pourrait acquérir; et il n'appartient d'en sentir la valeur qu'à ceux qui comme elle apprécient le prix de rendre les hommes heureux.

V. M., en me parlant des moyens pour conserver la paix, paraît vouloir faire la guerre à ma raison par les complimens trop flatteurs qu'elle me fait, et qui devraient me tourner la tête, si je ne connaissais tout ce qui me manque en expérience, en talens. Éloigné par caractère de toute vanité et du plaisir d'être prôné, je lui avouerai néanmoins que je ne puis être insensible à l'estime et à l'approbation d'un bon juge comme elle. Je la prie de vouloir bien être persuadée des sentimens de la plus haute et parfaite considération et sincère amitié que je lui ai voués personnellement pour la vie, étant,

monsieur mon frère,

de Votre Majesté,

le bon frère et cousin, JOSEPH.

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