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Pastoret en a indiqué plusieurs qui sont heureuses et incontestables. II suffira de citer ici l'étymologie du mot LIARD. L'ordonnance de Louis XI, du 18 septembre 1467, dit: Seront...forgez deniers blancs appellez LYARDS DE FRANCE..., qui auront cours pour trois deniers tournois la piece. Dans l'ordonnance du 18 octobre suivant, ces mêmes liards qui doivent avoir cours pour trois deniers tournois la piece, sont appelés HARDIZ DE FRANCE; ils portoient ce nom de Philippe III dit le Hardi, qui, le premier, fit faire ces petites monnoies qu'on nomma d'abord LI HARDIZ, et ensuite par contraction LIARDS.

Dans le tome XV, page 104, on lit FORZ bourgs, mot dont a été fait celui de FAUX bourgs.

Page 62, le gros SIN de la commune sonera; et page 299, le petit SAIN ou cloche de la dite paroisse. De SIN signifiant cloche est venu le composé tocSIN.

Il seroit à desirer que, pour faciliter l'usage de la collection des ordonnances, on travaillât dès à présent à un dernier volume, composé,

1. D'un lexique latin et d'un lexique français, dans lesquels seroient expliqués tous les mots qui auroient besoin de l'être, et ceux qui ont subi des altérations notables; on auroit soin d'y insérer aussi ceux qui indiquent des étymologies;

2. Une table chronologique générale des ordonnances, telle qu'elle a été faite pour les huit premiers volumes;

3. Une table générale alphabétique des noms et des matières, dans laquelle on refondroit les tables particulières de chaque volume. RAYNOUARD.

RECHERCHES GÉOGRAPHIQUES sur l'intérieur de l'Afrique septentrionale, comprenant l'histoire des voyages entrepris ou exécutés jusqu'à ce jour pour pénétrer dans l'intérieur du Soudan; T'exposition des systèmes géographiques qu'on a formés sur cette contrée; l'analyse de divers itinéraires arabes, pour déterminer la position de Timbouctou, et l'examen des connoissances des anciens relativement à l'intérieur de l'Afrique; suivies d'un appendice contenant divers itinéraires traduits de l'arabe, par M. le baron Silvestre de Sacy et M. de la Porte; et plusieurs autres relations ou itinéraires également traduits de Parabe, ou extraits des voyages les plus récens: ouvrage

accompagné d'une carte; par C. A. Walckenaer, membre de l'Institut. Paris, chez Firmin Didot, 1821, in 8. de 525 pages.

LE long titre que nous venons de transcrire, la matière intéressante qui y est si bien indiquée, le nom de l'auteur sur-tout, suffisent pour recommander l'ouvrage que nous annonçons à l'attention de tous ceux qui prennent intérêt aux progrès de la géographie. On sait avec quelle avide curiosité sont accueillies les moindres notions sur cette Afrique intérieure, dont l'accès jusqu'ici semble interdit aux Européens; et l'on peut juger avec quel empressement doit être reçu un livre dans lequel tous les renseignemens qu'on a pu obtenir sur cette contrée, depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours, sont réunis, comparés, discutés, avec cette scrupuleuse exactitude et cette sagacité de critique qui distinguent en général les productions de M. Walckenaer.

Une bonne méthode est le premier mérite d'un ouvrage de ce genre: car, dans les matières de discussion, les choses mises à leur véritable place sont plus facilement appréciées à leur juste valeur. L'ordre suivi par M. Walckenaer lui étoit en quelque sorte dicté par la nature des questions qu'il se proposoit d'examiner. C'est moins la disette de documens sur l'intérieur de l'Afrique, dont les géographes peuvent se plaindre, que l'accumulation de documens peu exacts, peu authentiques, incohérens, difficiles à concilier. La première chose à faire est donc d'en distinguer l'origine, d'en discuter l'importance, et de tâcher de concilier ceux qui, quelle que soit la source où ils ont été puisés, paroissent dignes d'une égale confiance; il faut étudier avec soin les découvertes des voyageurs dans cette partie du monde, voir l'usage qu'en ont fait les géographes, et ajouter, s'il est possible, des faits nouveaux à ceux dont ils ont eu connoissance. Ce peu de mots forme l'exposé du plan suivi par M. Walckenaer: il s'est en effet occupé, en trois parties séparées, de l'examen des relations, de l'analyse des cartes, et de la discussion des matériaux dus à ses recherches particulières. D'après cette idée, M. Walckenaer a dû commencer par tracer l'histoire et les progrès des découvertes géographiques dans l'intérieur de la partie occidentale de l'Afrique septentrionale. Ici il avoit à choisir entre deux procédés différens: il pouvoit réunir successivement, et par ordre purement chronologique, les renseignemens obtenus sur ce point de géographie par les anciens, par les musulmans et par les modernes; ou bien, laissant un instant de côté les points qui exigent une discussion séparée,"

il pouvoit commencer par rassembler les notions les plus précises, afin d'asseoir sur des bases solides les considérations nécessairement plus hypothétiques qui auroient rapport à la géographie ancienne. Cette dernière marche lui a paru mériter la préférence; il a rejeté à la fin de l'ouvrage la discussion dont l'objet est de tracer les limites des connoissances des anciens relativement à l'intérieur de l'Afrique, et il a commencé sa première partie en exposant les progrès des découvertes depuis l'invasion des Musulmans en Afrique, événement qui, comme le remarque l'auteur, produisit dans le centre de l'Afrique la plus importante des révolutions.

En effet, la nouvelle religion, en mettant tout le nord de l'Afrique au pouvoir d'une nation habituée à traverser de vastes déserts, et animée de la ferveur du prosélytisme, contribua puissamment à la civilisation des régions de l'intérieur. Les Arabes transportèrent avec eux le chameau, sans lequel ils pourroient à peine, dans leur patrie nêmne, franchir les déserts de sable qui séparent les unes des autres les contrées fertiles et habitables. Ils purent donc commercer directement avec les riches régions situées au delà du grand désert, et d'où, depuis longtemps, on apportoit de l'or. L'époque où l'islamisme commença à faire des progrès dans le Soudan ou pays des Nègres, et celle où les caravanes arabes et maures entamèrent avec ces peuples un commerce. régulier, ne sauroient être fixées avec une grande précision. Mais il est certain que, dès 965, plusieurs docteurs musulmans allèrent établir leur religion parmi les peuplades barbares (1), et que, d'un autre côté, IbnHaukal, qui a commencé ses voyages en 943, donne les distances de plusieurs lieux du Soudan (2); ce qui prouve que dès-lors ce pays étoit peuplé, ou du moins connu et fréquenté par les Arabes.

La fondation des états de Maroc et de Fez fut l'occasion de nouvelles découvertes et d'expéditions multipliées dans les contrées du sud. Le XI. siècle et le règne du khalife Mansour sont l'époque de la plus grande puissance de l'empire de Maroc, et de la fondation de la ville de Tombouktou, par Mense Souleïman. Ce fut un architecte de Grenade qui construisit en pierre le palais du roi et la première mosquée de cette ville (3), dont on parle tant en Europe depuis quelque temps, et qui seroit peut-être beaucoup moins célèbre, si tant de voyageurs n'avoient pas échoué dans leurs tentatives pour y pénétrer,

(1) Marmol, t. 1x, e...", tom. III, p. 56 de la trad. franç. — (2) Manuscr. de Leyde, p. 34. (3) Léon l'Afric. dans Ramusio, part. v11, p. 78.

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et tant de géographes dans leurs essais pour en déterminer la position.

Le commerce régulier qui avoit lieu entre les contrées septentrionales de l'Afrique et celles du centre, attira l'attention des nations chrétiennes de l'Europe, dans le temps où elles étoient enflammées par l'ardeur des découvertes, et où elles se répandoient dans toutes les contrées du globe pour étendre leur puissance et accroître leurs richesses. La géographie de l'Édrisi, qu'avoit fait composer Roger, roi de Sicile, vers le milieu du XII. siècle (1), avoit révélé d'avance l'existence d'un grand nombre de royaumes et de villes dans l'intérieur de l'Afrique. C'est aux Arabes que les cosmographes du XIV. siècle paroissent avoir emprunté les notions qu'ils en avoient; et si, comme le pense M. Walckenaer, ils avoient eu connoissance des voyages d'Ibn-Batouta, ils auroient eu dès-lors de si bonnes sources à leur disposition, qu'à peine à présent Pourrions-nous nous flatter d'en posséder de meilleures: car ce voyageur, natif de Tanger, après avoir mis vingt ans à parcourir toute l'Asie, entreprit une nouvelle course en Afrique, et visita Tombouctou, Melly, et beaucoup d'autres royaumes africains. M. Walckenaer donne l'analyse de cette partie de ses voyages, d'après l'extrait qu'en a publié M. Kosegarten (2).

Les Portugais furent, après les Arabes, les premiers qui se procurèrent des notions sur l'intérieur de l'Afrique. Le Vénitien Cadamosto, envoyé par eux en 1455, pénétra jusqu'au Sénégal et à la Gambie. Les établissemens des Portugais dans l'île d'Arguin, leur procurèrent des relations avec diverses peuplades nègres. Bemoys, prince des Yaloffs, rechercha leur alliance, se rendit à Lisbonne, fut converti au christianisme et baptisé le 3 novembre 1489. On tira de lui des renseignemens satisfaisans sur Tombouctou et Djenna [ la Guinée]. Les Portugais contractèrent même des alliances avec des princes auxquels ils envoyèrent des ambassades (3); mais, plus tard, ce fut du côté dù Congo qu'ils tournèrent leur principale attention, et c'est aussi sur la géographie de ce pays et des contrées voisines que les rapports de leurs missionnaires ont jeté le plus de jour.

La description de l'Afrique par Léon, surnommé l'Africain, forme une époque importante pour la géographie de ces contrées. « C'est

(1) Voyez l'article Edrisi, par M. Walckenaer, dans la Biographie universelle. (2) De Mohammede Ebn-Batuta ejusque itineribus. Jenæ, 1818, in-4. Voyez le Journal des Savans de janvier 1820, p. 15.- (3) Barros, Asia, dec. 1, 1. 111, c. 12; tom. I, p. 257. Marmol, l. 1x, c. 20, tom. III, p. 81.

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» encore aujourd'hui, dit M. Walckenaer, la principale autorité, la » source d'instruction la plus abondante et la plus pure. . . ; les notions » les moins douteuses que l'on a pu acquérir dans ces derniers temps, >> coïncident avec celles qu'il nous a données. » Marmol, qui écrivit en espagnol une description de l'Afrique, publiée dans les dernières années du XVI. siècle, puisa en partie ce qu'il dit dans Léon l'Africain et dans d'autres auteurs arabes, et y a joint pourtant quelques notions originales qu'il avoit recueillies en Afrique même, où il avoit fait vingt ans la guerre, et où il avoit été retenu en esclavage pendant près de huit

années.

Les Anglais renouvelèrent les premières tentatives qui avoient été faites pour connoître les régions centrales de l'Afrique: l'abondance de l'or qu'elles produisent, exagérée par des rapports merveilleux, avoit attiré l'attention de la compagnie du Sénégal et de la Gambie. M. Walckenaer trace l'histoire des différens voyages qui furent entrepris dans la vue de pénétrer jusqu'à ces riches régions, et dont le résultat jette au moins quelque lumière sur la géographie. Il fait connoître également les tentatives du même genre que les Français et quelques autres peuples hasardèrent, et la suite de son récit le conduit à l'établissement de la société pour les progrès des découvertes en Afrique, aux expéditions fameuses de Mungo-Park, de Hornemann, et à quelques autres plus récentes encore, lesquelles ont procuré divers renseignemens sur l'objet que M. Walckenaer s'est proposé d'éclaircir. L'analyse de toutes ces relations et de celle de notre compatriote M. Mollien, faite avec soin par l'auteur, offre un tableau exact de tout ce qu'il y a de positif dans nos connoissances géographiques sur ces contrées, c'està-dire, de tout ce qui a été immédiatement reconnu par des voyageurs européens, et de ce qui peut être propre à étendre ces connoissances au-delà de leurs bornes actuelles, c'est-à-dire, des renseignemens qu'on a pu tirer de la bouche des Africains ou des voyageurs `arabes, relativement aux régions où nos observateurs n'ont pas encore pu pénétrer. Le résultat de leurs tentatives infructueuses et si souvent funestes, fait voir que, malgré tant d'efforts, aucun voyageur instruit, natif d'Europe, n'a encore pu parvenir à se rendre à Tombouctou ni à Bournou, deux villes qui paroissent être les centres principaux de la partie intérieure de l'Afrique septentrionale. Du côté de l'ouest, les découvertes européennes se sont arrêtées à Silla, dans l'état de Massina, à 3 degrés de longitude occidentale du méridien de Paris; du côté de l'est, à Cobbé dans le Darfour, à 26 degrés de longitude à l'orient. Il reste donc un espace de 29 degrés en longitude, qui, à la latitude de 15 degrés,

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