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braves, leur solde, leurs grades et leurs honneurs, pour les donner à des émigrés, à des chefs de révolte: ils voulurent enfin régner et opprimer le peuple par l'émigration.

Profondément affectée de son humiliation et de ses malheurs, la France appelait de tous ses vœux son gouvernement national, la dynastie liée à scs nouveaux intérêts, à ses nouvelles institutions.

Lorsque l'Empereur approchait de la capitale, les Bourbons ont en vain voulu réparer, par des lois improvisées et des sermens tardifs à leur charte constitutionnelle, les outrages faits à la nation et à l'armée. Le temps des illusions était passé, la confiance était aliénée pour jamais. Aucun bras ne s'est armé pour leur défense: la nation et l'armée ont volé au-devant de leur libérateur.

L'Empereur, en remontant sur le trône où le peuple l'avait élevé, rétablit donc le peuple dans ses droits les plus sacrés. Il ne fait que rappeler à leur exécution les décrets des assemblées représentatives sanctionnés par la nation; il revient régner par le seul principe de legitimité que la France ait reconnu et consacré depuis 25 ans, et auquel toutes les autorités s'étaient lices par des sermens dont la volonté du peuple aurait pu seule les dégager.

L'Empereur est appelé à garantir de nouveau par des institutions (et il en a pris l'engagement dans ses proclamations à la nation et à l'armée), tous les principes libéraux, la liberté individuelle et l'égalité des droits, la liberté de la presse et l'abolition de la censure, la liberté des cultes, le vote des contributions et des lois par les représentans de la nation légalement élus, les propriétés nationales de toute origine, l'indépendance et l'inamovibilité des tribunaux, la responsabilité des ministres et de tous les agens du pouvoir.

Pour mieux consacrer les droits et les obligations du peuple et du monarque, les institutions nationales doivent être revues dans une grande assemblée des représentans, déjà annoncée par l'Empereur.

Jusqu'à la réunion de cette grande assemblée représentative, l'Empereur doit exercer et faire exercer, conformément aux constitutions et aux lois existantes, le pouvoir qu'elles lui ont délégué, qu'il n'a pu abdiquer sans l'assentiment de la nation, que le vœu et l'intérêt général du peuple français lui font un devoir de reprendre.

Réponse de Sa Majesté.

« Les princes sont les premiers citoyens de l'État. Leur autorité est plus » ou moins étendue selon l'intérêt des nations qu'ils gouvernent. La » souveraineté elle-même n'est hériditaire, que parce que l'intérêt des » peuples l'exige. Hors de ces principes, je ne connais pas de légitimité.

» J'ai renoncé aux idées du grand Empire, dont depuis quinze ans je

» n'avais encore que posé les bases. Désormais le bonheur et la consolí»dation de l'Empire français seront l'objet de toutes mes pensées ».

Adresse du Conseil municipal de la ville de Paris.

<< SIRE, V. M. fut élevée au trône des Français par la volonté unanime de la nation, et depuis ving-sept ans un principe a survécu parmi nous à tous les orages de la révolation; il n'y a, il ne peut exister en France de pouvoir légitime que celui qui a été librement et légalement confié et reconnu par elle.

>> L'inconstance de la fortune et plus encore la trahison contraignirent V. M. à descendre un moment de ce trône qu'elle n'avait pourtant pas le droit d'abdiquer, puisque c'était par la volonté nationale qu'elle y était montée; mais les bons esprits et les bons cœurs ne se trompèrent pas sur les véritables motifs de votre noble résolution : ils lurent au fond de votre âme que vous étiez déterminé par un seul sentiment, celui d'accélérer le moment où le territoire sacré serait évacué par l'étranger.

» Sire, vos généreuses intentions ont été comprises par les Français. Que V. M. reçoive les bénédictions d'un peuple qui vous remercie d'avoir été deux fois dans une même année, et par un éloignement volontaire et par un prodigieux retour, le sauveur et le libérateur de la patrie.

» Nous parlons de votre retour, Sire; eh! quelle légitimité fut jamais consacrée d'une manière plus puissante que ne l'a été la vôtre par l'unanimité de sentimens et de vœux qui a signalé votre marche depuis le golfe Juan jusqu'au château des Tuileries! Quel triomphe que celui où le triomphateur traverse un espace de plus de deux 'cents licues presque toujours seul, sans armes, et semble ne se laisser approcher des troupes qu'il rencontre que pour ne pas refuser aux anciens compagnons de sa gloire, le plaisir d'assister à la longue et civique fête de son retour!

» Sire, les premières paroles qui vous sont échappées en rentrant sur le sol français, renferment la promesse d'une constitution digne de vous et de vos peuples: cette promesse ajoute à tous les sentimens que nous vous devons; car les Français qui vous connaissent savent bien qu'une constitution garantie par vous ne sera pas aussitôt violée que promulguée.

» Sirc, la ville de Paris vous salue des nouvelles protestations de son respect, de son admiration, de son amour et de sa fidélité : qu'a-t-elle à dire pour garantir la sincérité des sentimens qu'elle exprime? quelle est la ville qui vous doit davantage? quelle est celle qui peut plus espérer de votre cœur et de votre génie » ?

S. M. a répondu :

« J'agrée les sentimens de ma boune ville de Paris. J'ai mis du prix à

» mon cœur.

› entrer dans ses murs à l'époque anniversaire du jour où, il y a quatre > ans, tout le peuple de cette capitale me donna des témoignages si tou>> chans de l'intérêt qu'il portait aux affections qui sont le plus près de J'ai dû pour cela devancer mon armée et venir seul me >> confier à cette garde nationale que j'ai créée et qui a si parfaitement » atteint le but de sa création. J'ambitionne de m'en conserver à moi-même » le commandement. J'ai ordonné la cessation des grands travaux de Ver>> sailles, dans l'intention de faire tout ce que les circonstances permettront » pour achever les établissemens commencés à Paris, qui doit être cons» tamment le lieu de ma demeure et la capitale de l'Empire: dans des temps >> plus tranquilles, j'achèverai Versailles, ce beau monument des arts, >> mais devenu aujourd'hui un objet accessoire. Remerciez en mon nom le » peuple de Paris de tous les témoignages d'affection qu'il me donne ».

Décret impérial.

NAPOLEON, Empereur des Français,

Nous avons décrété et décrétons ce qui suit :

Art. 15. A dater de la publication du présent décret', la traite des noirs est abolie.

Il ne sera accordé aucune expédition pour ce commerce ni dans les ports de France, ni dans ceux de nos colonies.

2. Il ne pourra être introduit, pour être vendu dans nos colonies, aucun noir provenant de la traite soit française, soit étrangère.

3. La contravention au présent décret sera punie de la confiscation du bâtiment et de la cargaison, laquelle sera prononcée par nos cours et tribu

naux.

4. Néanmoins les armateurs qui auraient fait partir avant la publication du présent décret des expéditions pour la traite, pourront en vendre le produit dans nos colonies.

5. Nos ministres sont chargés de l'exécution du présent décret.

Signé, NAPOLEON.

etc.

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES; ANNONCES; AVIS, Correspondance de mademoiselle Suzette-Césarine d'Arly; rédigée par l'anteur des Voyages d'Antenor, M. Lantier. Trois vol. in-12. Prix,7 fr. 50 c., et gfr. fanc de port; le même, deux vol. in-8', 10 fr., et 13 fr. franc de port. Chez-Arthus Bertrand, libraire, rue Hautefeuille, no. 23.

Recueil des tombeaux des quatre cimetières de Paris, avec les épitaphes et inscriptions, lesdits tombeaux mesurés et dessinés par C. P. Arnaud, architecte-dessinateur, éditeur de cet ouvrage.

Cet ouvrage aura vingt livraisons qui, avec le discours preliminaire, des

remarques historiques, curieuses et intéressantes sur les funérailles, sépultures, tombeaux et autres monumens de ce genre chez les anciens et les modernes, et quelques morceaux de poésie et de prose relatifs au sujet formeront deux vol., à la suite desquels il paraîtra, dans le courant de chaque année un supplément de quelques livraisons.

Chaque livraison sera distribuée à part et renfermera quatre planches, ornees de paysages au milieu desquels se trouveront les tombeaux gravés au trait avec toute la précision convenable, et huit pages de texte.

Huit livraisons ont déjà paru, la 9. et la 10. paraîtront incessamment, ainsi que les discours et les descriptions, etc., qui doivent former la première partie.

Le prix de chaque livraison, papier grand-raisin, format in-8°., 2 fr., et 2 fr. 25 cent. franc de port; le même, lavé et colorié, 8 fr., et 8 fr. 25 c. franc de port.

On souscrit à Paris, chez l'éditeur, rue de la Roquette, faubourg SaintAntoine, la seconde porte après le n°. 83; Laurens ainé, libraire, quai des Augustins, no. 19; Delaunay, libraire, Palais-Royal, no. 243. Les lettres et l'argent doivent être affranchis.

Les personnes qui désireront avoir des feuilles détachées coloriées s'adresseront à M. Arnaud.

MUSIQUE.-SOUSCRIPTION.

Methode de chant, ou Études du solfège et de la vocalisation, par M. Gerard, membre du Conservatoire Impérial de musique.

LA première partie de cet ouvrage contient les premiers élémens de la musique et des solfèges d'une difficulté progressive, à l'usage des con

mencans.

renferme

La seconde partie, qui traite spécialement de la vocalisation, un grand nombre d'exercices, tant pour développer la voix que pour ap prendre à faire les différentes espèces de petites notes et les autres ornemens du chant. Ces exercices sont suivis de grandes leçons écrites pour toutes les voix et avec accompagnement de forté-piano.

Le prix de la souscription est de 24 fr., et 26 fr. franc de port, pour les personnes qui auront souscrit avant le 30 avril 1815. Passé cette epoque, le prix de l'ouvrage sera de 50 fr. On peut ne payer, en souscrivant, que la moitié du prix, 12 fr.

Tout souscripteur pour six exemplaires recevra le septième gratis. Les exemplaires seront livrés dans les premiers jours du mois de mai.

On souscrit franc de port, à Paris, chez MM. Pleyel, boulevard BonneNouvelle, no 8; Monsiny, boulevard Poissonnière, no. 20; Naderman rue de Richelieu, no. 46, et chez l'auteur, rue de Rochechouart, no. 3o.

Le prix de la souscription au Mercure de France est de 15 fr. pour trois mois, 29 fr. pour six mois, et 56 fr. pour l'année. --On ne peut souscrire que du premier de chaque mois.— En cas de réclamation, on est prie de joindre une des dernières adresses imprimées ou d'indiquer le numéro de la quittance.

Les souscriptions, lettres, livres, gravures, musique, etc. doivent être adressés, franc de port, au directeur du Mercure de France, rue de Grétry, no. 5. Aucune annonce ne sera faite avant que cette formalité ait été observée.

--

SEINE

100

MERCURE

DE FRANCE.

No. DCLXXVIII.-Samedi 8 avril 1815."
N°.

POÉSIE...

IMITATION D'HORACE.

A AUGUSTE. Ode IV, liv. 4.

TROP long-temps la patrie a pleuré ton absence;
Reviens, enfant des Dieux, monarque bien-aimé :
De ton prochain retour tu donnas l'assurance
Au sénat alarmé.

Prince aussi bon que grand, à ta cité fidelle

Viens rendre son éclat, ton bienfaisant

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Secours :

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Comme le doux printemps, quand tu brilles près d'elle,
Tu lui rends les beaux jours.

Comme on voit une mère éplorée, inquiète,
Gémir depuis un an de l'absence d'un fils,

Que sur les flots émus un vent jaloux arrête
Loin de ses toits chéris;

Tout pour elle est présage, elle est toujours plaintive;
Ses prières, ses vœux gémissent dans les airs;

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