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Pendant les vingt années qui ont précédé la révolution, le nombre des forçats n'a été, terme moyen, que de 3669 par an. Mais beaucoup de prisonniers qu'on envoie aujourd'hui dans les bagnes, restaient alors dans les prisons civiles.

Le nombre des prisonniers et des forçats est aujourd'hui à la population du royaume à peu près comme 1 est à 726. Des recensements furent faits en 1775; mais j'ignore ce qu'ils sont devenus. Je crois cependant les prisonniers moins nombreux aujourd'hui qu'ils ne l'étaient quand les condamnations, pour faux saunage seulement, privaient annuellement de la liberté environ 1150 individus, tant hommes que femmes et enfants.

Quoi qu'il en soit, quarante-un mille individus que la misère, l'ignorance, des circonstances malheureuses, un méchant naturel peut-être, ont conduits dans les prisons, ont vu, depuis quatre ans, leur sort amélioré. S'il est possible, comme je le crois, de diminuer ce nombre, les améliorations deviendront plus faciles et plus étendues, et ce sera, sous tous les rapports, un grand service rendu à la société. Si alors il existe encore des causes de déportation, elles seront fort rares.

Lorsque des classes nombreuses sont en souffrance, c'est à la propriété qu'elles s'adressent. J'ai vu, en 1812, les pauvres de l'arrondissement des Andelys se réunir par bandes de six à sept cents, pour aller de village en village mendier un peu de pain épargné pour eux par les propriétaires charitables. Beaucoup moins nombreux dans les temps ordinaires, ils le sont encore trop cependant. Ces malheureux, trop souvent, n'ont rien à faire. Ce qu'il leur faut, c'est une occupation qui leur donne les moyens de vivre, qui les détourne d'un état de mendicité dont une longue habitude a fait une profession, et qui finit par leur plaire; car tout leur travail consiste à marcher; et la fainéantise a ses douceurs.

Les colonies intérieures semblent être aujourd'hui le plus facile moyen de soulagement que le gouvernement puisse employer en faveur des familles indigentes. D'autres pays nous en donnent l'utile exemple. La Bavière, la Russie, y ont d'abord consacré des sommes considérables, et sont amplement indemnisées de leurs avances elles le sont par l'avantage d'avoir mis en valeur des terres incultes et stériles, par la diminution des crimes et des frais de justice. Enfin, il faut mettre au-dessus de tous ces avantages celui d'arracher au désordre et aux besoins nombre de fa

nation, ne sont plus confondus avec d'autres criminels, et subissent leur peine dans le bagne particulier de Lorient.

Voyez le tableau qui est à la fin du rapport.

milles désormais propriétaires, et qui, d'ennemies qu'elles étaient de l'ordre social, en deviendront de nouveaux appuis et de zélés défenseurs par la reconnaissance qu'inspire un grand bienfait.

L'exemple de la Hollande mérite surtout d'être cité, parce qu'il est le plus récent, et parce que les succès se sont moins fait attendre qu'ailleurs.

Une société de bienfaisance a été fondée à Amsterdam par M. Van-den-Borch et par d'autres personnes.

Leur but a été l'établissement de colonies domestiques où l'on assurerait aux pauvres le travail et les moyens de subsister. On a acheté des terres médiocres dans l'Over-Yssel; on y a construit cinquante cases on a bâti d'autres édifices d'une utilité publique, et on y a attaché des lots de terre.

Le succès de cette première colonie en a fait établir ensuite une autre qui est aussi de cinquante ménages, et bientôt après une troisième sous le nom de William-Tow. Elles sont toutes sous la protection du Prince d'Orange. La dernière a cent habitations et sept cents acres de terre.

C'est après avoir visité ces établissements, que M. Jacques de l'Espée de Bruges écrivait ce qui suit à la Commission des colonies intérieures: "J'ai vu la colonie de Wortel en 1822, dans un temps où c'était encore un désert et où l'on en commençait le défrichement; je l'ai vue deux fois cet été, à l'époque de la moisson et de la récolte des pommes de terre, et lorsque des maisons habitées y étaient déja fort nombreuses. Ce spectacle m'a tellement frappé, et j'ai éprouvé une telle satisfaction à l'aspect des belles et riches récoltes de ces champs qui naguères étaient en friche, que je donne à la société de bienfaisance la somme de cinq mille florins des Pays-Bas."

Ainsi, là où il n'y avait que des déserts, on voit aujourd'hui du travail, de l'activité, des moissons; on a bâti des églises, des écoles, creusé des canaux, fait des plantations.

La France n'a que trop de terres en friche, ou d'un très-faible rapport: il ne manque, pour les mettre en valeur, qu'une association bien dirigée; et cette direction serait facile, puisque le modèle en existe chez d'autres peuples, et puisque le succès a couronné leurs premiers efforts. Les bras se trouveront aisément quand la sagesse de l'entreprise aura été garantie par quelques heureux essais. Je n'entre pas dans de plus grands détails, et je présume que le gouvernement a des renseignements plus sûrs et plus com plets que tout ce que je pourrais dire à ce sujet. C'est lui qui peut imprimer le mouvement, lui qui a le plus de moyens' d'indiquer les lieux où des colonies intérieures s'établiraient utile

ment.

A l'égard des fonds nécessaires, je suis persuadé qu'ils se trouveront aussitôt qu'une association digne de la confiance publique se fera connaître.

Le Roi est le protecteur de la Société établie pour l'amélioration des prisons. Il en est le fondateur et le premier bienfaiteur. Aucun de nous n'ignore les sentiments humains et charitables de VOTRE ALTESSE ROYALE envers les malheureux prisonniers, et déja les Chambres ont concouru libéralement à leur soulage

ment.

BARBE-MARBOIS.

ETAT DE LA POPULATION DES PRISONS au 1er Janvier 1822, et au rer Janvier 1823.

CONDAMNÉS

Condamnés à la réclusion et à une

année au plus dans les maisons cen

trales de détention.

OBSERVATIONS.

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Total

Prisonniers dans les prisons des départements au 1er Janvier 1823

Forçats dans les bagnes à la même époque

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OBSERVATIONS

ON THE

REGIAM MAJESTATEM.

SECOND EDITION.

[This Pamphlet was considered to have set at rest the question between the English and Scotch Jurists, whether the Regiam Majestatem or the Work of Glanville be the original.-See the Preface to BEAMES' Translation of Glanville, 8vo. 1812.]

LONDON:

1825.

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