Sidor som bilder
PDF
ePub

En Angleterre, vers 1170, le moine Clément, de Langton, composait un ouvrage sur les orbes célestes; un autre moine Jean Halifax de Holywood, ordinairement appelé de Sacrobosco ou Sacrobusco (entre 1220 et 1256), se livrant aux études astronomiques, éprouva la difficulté de se procurer les ouvrages. Il entreprit de suppléer à cette disette générale, en composant une espèce d'introduction aux ouvrages plus savants. Sans être astronome, il rédigea, sous le titre de sphæra mundi, un abrégé de l'astronomie, extrayant les notions élémentaires des écrits de Ptolémée, d'Alfragan et d'Albateni. Les arabes furent donc ses instructeurs et son ouvrage acquit une autorité qui se maintint pendant plusieurs siècles. Les savants, comme Roger Bacon, mort en 1294, y discutaient de la position de l'habitable sur le globe et la divisaient en deux parties égales d'après les arabes par arim-syene (2). En Italie, l'empereur Frédéric II, roi de Naples et de Sicile (11971250), aimait les lettres et avait à sa cour des mahommédans instruits. Il possédait un globe ou une sphère céleste en or, sur laquelle les étoiles étaient figurées par des perles; dans l'intérieur, on voyait les planètes (3). Il fit traduire en latin la syntaxe de Ptolémée. Certainement son règne agité l'empêcha d'agir avec succès, mais on voit que les études astronomiques et le concours des arabes ne furent pas étrangers aux Italiens.

En effet, avant l'avènement de Frédéric II au trône, le crémonais Gérard (mort 1187), courut étudier l'arabe à Tolède; élaborant ensuite les traductions des ouvrages de médecine, il prépara de l'arabe une version de la syntaxe de Ptolémée et des ouvrages astronomiques de Djeber et d'Arzakhel. Cent ans après lui, Gui Bonati de Fréjus composait en 1284, un traité d'astronomie ou plutôt de l'astrolabe. Pierre d'Apono, savant médecin et alchimiste, en 1315 brûlé vif par l'inquisition à Bologne, composa un traité de l'astrolabe.

En Espagne, Alfons X, roi de Castille (mort en 1284), avant de monter sur le trône, avait attiré à Tolède les astronomes les plus célèbres, chrétiens, juifs et mahommédans. Parmi ces derniers, Abou Ragel. Alubit, Aben Musius, Mohammmed, Aboufali, Abouma et plusieurs autres, réunirent leurs efforts pour composer les tables astronomiques. On sait que le rabin Isaak Aben Sid Hazan, celui à qui revient le principal honneur dans cette opération, reçut en récompense 40,000 ducats. Ces tables, connues sous le titre d'alfonsines ou toletanes, parurent à la connaissance du monde l'an 1252, le 3 des

(2) Meridianum vero latus Indiæ descendit a tropico capricorni et secat æquinoctialem circulem apud montem Malcum et regiones ei conterminas et transit per Sycnem quæ nunc arym vocatur. Nam, in libro cursuum planetarum dicitur quod duplex est Syene, una sub æquinoctiali circulo distans per 90 gradus. Sed (terra) magis ab oriente elongatur propter hoc, quod longitudo habitabilis major est quam meditas coeli vel terræ et hoc versus orientem: et ideo arym non distat ab oriente per 90 gradus tantum; sed mathematici ponunt eam in medio habitationis sub æquinactiali distans æqualiter ab occidente et oriente, septentrione et meridie: nec est contradictio qui a mathematici loquuntur de habitatione eis nota, secumdum veras comprehensiones longitudinum et latitudinum regionum et hoc, non est tantum quantum notum est per experientiam itineris et naviga. tionis apud Plinium et alios naturales (opus majus, p. 195).

(3) Les arabes fabriquaient à leur usage de semblables sphères; on en connait plusieurs de différentes époques. Assemani publia la description et la figure d'une sphère semblable; la grande publication de M. Jomard en donnera plusieurs. On ne connait pas de globes terrestres en pratique chez les arabes. Ne connaissant que l'habitable d'un quart, ils n'étaient pas assez stimulés à fabriquer les globes trois quart vides.

calendes de juin, jour où Alfons monta sur le trône. Bientôt, vers 1290, se trouva Henri Baten, ensuite d'autres, capables de signaler et de corriger les erreurs dans les tables alfonsines.

De même que la sphère céleste, différents instruments arabes se trouvaient aussi dans les mains des latins et on les fabriquait à l'usage des astronomes et des navigateurs. Raimond Lulle, en 1295, inventa et décrivit dans son arte de navegar, un astrolabe, car des instruments d'astronomie nautique, propres à trouver sur mer l'heure de la nuit au moyen des étoiles, existaient vers la fin du xure siècle dans la marine catalane et majorquine.

Au xive siècle, les byzantins commencent à recommander leur science aux latins, mais la semence arabe jeta de profondes racines et guidait les observateurs du ciel. On examinait partout les tables astronomiques, le soleil, les astres, la sphère, l'astrolabe; on en écrivait des traités nouveaux. A la fin du xve siècle Marc benevintin commenta le système de trépidation de Thebit, tout en s'occupant de très-nouvelles découvertes pour les études terrestres dans la géographie de Ptolémée.

La marche était excessivement lente, mais elle suivit les sentiers par lesquels pénétra la lumière astronomique de l'orient. Cette lumière fit connaître, sinon les cartes gécgraphiques des arabes, du moins la méthode de leur construction. Chaque ouvrage astronomique traitait de la manière de lever les longitudes et les latitudes géographiques, c'en était la partie intégrante. Plusieurs furent accompagnés de tables de positions; de la distribution des pays entre les sept climats; d'une notice générale touchant la figure et la situation de l'habitable. Certainement nous pouvons dire d'avance, que ni la méthode, ni les positions indiquées par les arabes n'étaient admises dans la construction des carte latines; mais vu cette infatigable tendance de l'astronomie de se traîner à la remorque des arabes, il faut présumer une continuité des études géographiques, dans lesquelles un progrès, sinon rapide, au moins d'un certain mérite, devait se déclarer un jour; et quand on remarque quelque coïncidence des cartes latines avec celles des arabes, il faut conclure que les cartes et les connaissances des mahommédans exerçaient une certaine influence sur les géographes latins.

105. Les voyages des juifs de l'Europe, de Benjamin ben Jona de Tudèle (1160-1178), de Petahhia de Ratisbonne (1173-1183), de même que les descriptions succinctes du monde, de Groenland et d'autres parties du nord, chez les Islandais; la description de la partie septentrionale de l'Europe par Helmold le bozovien (1173); la description des pays de Galles et d'Irlande par Giraud Rarry (cambrensis vers 1180); la relation du pèlerinage à Jérusalem de Henri fils de Saemundr, abbé de Thingör en Island (1154); une autre détaillée de la traversée de Pays-Bas jusqu'à la Palestine par Emon, abbé de Werum dans Groningen (1217); celle de Tecmarus (1218); le voyage (perdu) de l'islandais Gissur, fils de Hall, par les parties méridionales de l'Europe (1206); les pèlerinages des juifs Samuel ben Simson de France (1220), de Jacob de Paris (1258) sont des monuments de la géographie descriptive, qui laissent des traces que la connaissance des pays présentait de l'intérêt.

Une plus haute étude des pays décèle un cadastre de Waldemar II, roi de Danemark (1231), ou récensement topographique de toutes les provinces de son royaume; et le tableau général et détaillé des possessions territoriales du clergé en Angleterre, que fit élaborer le roi Edward II (1291). Ces voyage et cadastre produisirent les dessins de cartes et de tableaux.

On connaît deux dessins de l'itinéraire de Londres à Jérusalem. Toute la route représente la suite des stations de journée en journée, les villes, dessinées, accompagnées d'épigraphes indiquant leurs nom, qualité et souvent quelque singularité (4) (voir no 63, 64 de l'atlas; 3, 4, de la planche).

On rencontre quelquefois dans les manuscrits de cette époque les tracées du fleuve Jordan et de la terre sainte et le plan de Jérusalem, pour l'instruction des pèlerins (5) (voyez no 100 de notre atlas).

D'après les monuments géographiques qui restent de cette époque, il paraît qu'en Angleterre toute l'attention se portait vers les itinéraires. On traçait les ébauches de ces itinéraires (voyez no 61, 62 de notre atlas, no 1 et 2 de la planche), et on les marquait dans les cartes composées avec un grand soin et avec une habileté remarquable, lorsqu'on réfléchit que sans qu'elles fussent basées sur des procédés géométriques, on se retrouve dans d'innombrables positions entre les détours compliqués de la multitude des rivières. Je pense qu'en examinant la carte prise du vélin de cette époque (no 65 de notre atlas, 5 de la planche), on trouvera cette observation juste et on admirera l'habileté d'un dessinateur instruit, qui savait développer les cartes topographiques et chorographiques en conservant les proportions des provinces et du

(4) Le dessin de l'itinéraire à Jérusalem se trouve double en Angleterre, attaché aux manuscrits de Mathieu Paris dans les biblioth. royale de Londres et du collège benet. Gough en publia des fragments de Londres à Douvres, dont nous reproduisons une réduction. M. Jomard les donnera en entier dans sa grande publication.

(5) Nous donnons dans notre atlas un dessin très-peu diminué d'un manuscrit de Bruxelles de la biblioth. de Bourgogne. Du mons gaudii on voit la ville sainte et par : vicus ad civitatem on entre dans la ville par: porta David occidentalis. Dans la cité sepulcrum domini; lapis scissus; golgota; caluarie turris dauid;'eclesia latina - les deux quartiers de deux autres sont séparés par : vicus porte s. Stephani; vicus porte montis syon - Dans ces deux autres quartiers on lit: Vicus ad portam iosaphat; iter ad portam spe gosam, qui se croisent; piscina; templum sancte Anne; templum domini; templum salomonis; Salomonis claustrum; cambium monete; forum rernm uenalium. Par la porte David vicus ad bethleem due leuge conduisent à Bethleem; muni d'un presepe (mangeoir) pour les pèlerins; sepulcrum rachel; fons syloe; mons syon; cenaculum; porta Syon australis; acheldemach (haceldama ou cham des sang: Jean Vande Cotte, coup-d'œil p. 156), sepultura peregrinorum; bethania sont d'un côté de la cité; de l'autre près de porta s. stephani septentrionalis, on a, sepulcrum s. stephani. - Au delà de la porta iosaphat orientalis, coule, torrens cedron, et on passe vallis iosaphat, pour se rendre au sepulcrum s. marie; ecclesia s. marie; mons oliveti; ascensio domini. Au dessus est attaché un plan de la Palestine en raccourci, où l'on voit: nasareth; desertum; mons excelsus locus VI; mons chabor; hiericho; regio penthapolis. - à partir de: mons seyr; de mortuum mare; on monte la rivière par les lacus genesaret; mare tiberiadis ; mare galilee; jusqu'aux sources de: iordan, du mons liban. - ubi dominus ieiuuauit locus XI; mons excelsus super quem assumptus fuit dominus a diabolo; mons synay; lapis percussus a Moyse.

Un semblable plan de Jérusalem se trouve dessiné à la fin du xin siècle, chez les islandais (mss. arna magn. no 736). En entrant par la porte piscium f. dd (sive David), on a à gauche : templum sancte crucis; sepulcrum Ade, sepulcrum domini; porta gregis et probacie (probatica) piscine; Golotha (Golgotha), lapis scitus (scissus), calvarie locus. à droite: turie Dauids, porte natus (natiis? de nations) siue judiciari, ecclesia latina vicus porte Stephani, vicus porte montis Syon, séparent les deux autres quartiers de la ville. Dans celui de gauche, au delà de iter habitanti auvulsi se trouve, templum scte Marie (Anne); de l'autre côté de la rue qui conduit à la porte uallis Josaphat, et ualles Iosaphat, dans nne autre section du quartier on voit: templum domini, sous lequel est inscrit le nom de la ville Jorsala borg. Jérusalem. -Dans le quartier de droite : habitatio regis et prophetarum; habitatio ciuuium proph arum; elaustra Salomonis; templum Salomonis; ermest? i Jerusalem. Sur ce point la porte manque, seulement au delà de l'enceinte on lit: porte aurea per quam ingressus Ihesus super asinam. (Voyez fig. ci-jointe).

pays entier. L'Ecosse était moins connue au dessinateur anglais. C'est l'unique monument de ce genre qui donne une idée de l'adresse de l'époque et des cartographes postérieurs, dont le produit topographique est perdu pour nous.

On voit sur cette carte de vélin les routes et leurs distances, les fleuves et leur direction; les provinces se laissent distinguer et séparer. La partie occidentale, surtout Sussex, Kent, Essex, Suffolk, Norfolk sont remplis d'inscriptions qui deviennent rares dans l'intérieur et au nord, et disparaissent presque dans les parties occidentales. Quantité de ces inscriptions ont été enlevées par le temps destructeur; mais beaucoup plus de positions n'étaient point inscrites. Les plus importantes manquent souvent: Oxfort, Coventer, Lincoln, Doncaster, Carlile y restent innommées. Le dessin de la carte n'était pas achevé. L'écriture est très-fine, quelquefois trop petite, difficile à débrouiller. Plusieurs lettres ne se laissent pas distinguer à première vue, se ressemblent l'une à l'autre. Les élisions des lettres et de fortes abréviations, comme: ncest (Chichester) exercent la sagacité des investigateurs (voyez notre portulan général à la fin, p. 27-29) (6).

Mappam mundi descripsi in pelles duodecim pergameni, dit en 1265 un dominicain, annaliste de Colmar mais nous ne l'avons pas, elle est perdue. Les mappemondes furent souvent dessinées sur une trèsgrande échelle. Une assez grande carte existe dessinée par un chanoine HENRI, imago mundi contexta per Henricum canonicum ecclesiæ sanctæ Mariæ civitatis Magontiæ, de rerum natura, imperatoribus, regnis, regibus et pontificibus usque ad Henricum imperatorem filium Henrici. Elle accompagnait évidemment une chronique qui continuait jusqu'à Henri IV (mort 1106) (7).

(6) La plupart de ces cartes de la Bretagne se trouvent dans les manuscrits de Mathieu de Paris, conservés dans les bibliothèques royale de Londres, cottonienne et du collège benet. Richard Gough les a publiés dans son ouvrage : british topography, dont la première édition parut à Londres, en 1768 in-4°, la seconde à Londres 1780, de mème in-4°, en 2 volumes; le premier vol. de la troisième édition a été réduit en cendres avec l'établissement de John Nichols en 1808. On compte 7 planches de monuments géographiques relatifs à la Gr. Bret. dans le 1 vol. et une 8TM dans le second. Nous les reproduisons en grande partie dans notre atlas. En premier lieu, les quatre suivants : 1° Quatuor stratæ per Britanniam réduite en proportion de 25 à 8; 2o Britannia nunc dicta Anglia quæ complectitur Scociam Galeweiam et Walliam, réduite deux cinquièmes. On suppose qu'elle est de la main de Mathieu mème (1269) parce qu'on présume que lui-même donna à l'abbaie de S. Alban son manuscrit qui passa ensuite dans la bibl. royale. 3o Fragment de la mappemonde de Haldingham. 4° La plus importante dessinée sur deux pièces du vélin, que nous avons réduite en proportion de 10 à 3 de l'échelle et reproduit Kent et Sussex, sur la grandeur de l'original (pl. VI, t. I, p. 76). Thomas Martin l'a heureusement exhumée et présentée en 1768 à la société des antiquaires, prétendant qu'elle est du temps d'Edward III. Elle est oblongue, tournée l'orient en haut et elle paraît être du xi siècle. Je dois les calques de ces cartes à l'amitié et aux soins de mes compatriotes, Pierre Jastroembski et Valerien Krasinski, avantageusement connu dans le monde littéraire, par ses savantes publications sur l'histoire et l'état politique des Slaves. Je n'ai pu me procurer les calques de deux cartes qu'on voit dans l'ouvrage de Gough (t. I, p. 64, pl. III; et t. I, p. 67, pl. IV, no 3), celle de la mappemonde de Henri et l'autre d'un manuscrit de Matthieu du collège benet, laquelle contient beaucoup de places qui ne se trouvent pas dans les autres. Gough explique toutes ces cartes et distingue leur mérite. Mais ceux qui ne connaissent pas l'ouvrage trèsdifficile de Gough, sont induits en erreur par une étrange opinion de Matthias Christian Sprengel (Gesch. der Entdeckungen, chap. 20 p. 230) fidèlement répétée par Malte-Brun (XIX, p. 507 de l'édit. Huot). Toutes ces cartes sont condamnées en globe, très-grossières, le dessin des principales villes et des abbayes avec leurs murailles, leurs clochers et leurs portes, occupe tant d'espace, qu'il n'a pas été possible de marquer les divisions des provinces, les endroits peu considérables et les petites rivières. Ce n'est qu'à l'occasion de l'Ecosse de Harding du xv siècle (Gough. t. II, p. 580, no 67 de notre atlas, 7 de la planche) que Sprengel se relève, ou plutôt retombe dans une autre erreur (p. 239) en faisant promener sur cette carte l'armée royale de station en station.

(7) Cette carte est conservée au collège benet. Gough a extrait de cette carte l'Angleterre et l'Irlande pour sa publication (t. I, p. 64, pl. III, no 4). Elle se trouvera entière dans la publication des monuments géogr. de M. Jomard.

En Angleterre, RICHARD DE HALDINGHAM mit à exécution une immense mappemonde. Rien de plus grossier, on pourrait dire de plus monstrueux. La description de l'Asie mineure peut donner une idée de son exécution. Elle y est d'une forme qui représente à peu près un carré long, pouvant avoir six pouces dans un sens et sept à huit dans l'autre. La ville de Nicée est placée à l'angle supérieur vis-à-vis de Constantinople; puis successivement au-dessous de Nicée, le long d'une côte marquée verticalement par une ligne sans contours, on lit de haut en bas les noms de Chalcedonia, Nicomedia, Prusias, Cisicum et Abidos (ces deux derniers noms semblent s'appliquer à une seule et même ville), Lamsacus, Lilium et enfin Troja ciuitas bellicosa. Un peu après Troja, qui est l'Alexandria Troas, la côte se replie à angle droit; mais l'auteur de la mappemonde, confondant le détour que fait ici en effet la côte de la Troade pour former le golfe Adramytti avec celui de la côte carienne, trace horizontalement, depuis Troie jusqu'au golfe d'Issos, une nouvelle ligne droite, qui figure la côte méridionale de la péninsule et sur cette côte il inscrit successivement, de gauche à droite, les noms de Prienna, Miletus, Pacera (Patara), Mirrea, Listra, Telmessus et Atalia. Après Atalia il n'y a plus de noms. Sur la côte septentrionale il n'y en a qu'un, celui de Heraclea, inscrit non loin de Nicca avec le fleuve Licus. Dans l'intérieur, Ephesus est placé presque au centre du pays; un peu plus loin sont les villes Antiochea, Iconium et Tarsus; puis, à l'extrémité vers l'orient, Antioche de Syrie et le mons Cassius. Une ligne sinueuse figure le fleuve Halys, qui est écrit Helles. Les noms des anciennes provinces: Phrygia, Caria, Paphlagonia, Cappadocia, etc., sont jetés pêle-mêle et comme au hasard. Du reste le tout est exécuté avec un très-grand soin calligraphique et les villes y sont figurées suivant leur importance traditionnelle, par une ou plusieurs tours parfaitement dorées et coloriées. Le Pont Euxin et la mer de Cypre sont représentés par d'étroits canaux peints en vert et par une sorte de compensation de ce que de vastes mers perdent ainsi en étendue, les détroits qui se prolongent entre l'Euxin et l'Egée, y compris la Propontide, ont reçu d'énormes dimensions (8).

Cette description n'est pas flatteuse pour la grande mappemonde de Haldingham. Elle est ronde; Jérusalem y est au centre et certes elle n'est pas moins intéressante pour l'histoire, pour la géographie descriptive et pour la reconnaissance des vices qui chargent le dessin des cartes postérieures.

La carte d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande, qui est dans notre atlas (n° 69) prise de cette grande mappemonde, donne aussi l'idée de la finesse du dessin et de la grossièreté de la composition. Haldingham, en qualité d'Anglais, a dû connaître les îles britanniques, mais sa composition prouve le contraire. La nomenclature des positions y est de l'époque, nationale et assez spécifiée; mais les îles ne décèlent leur forme que d'une manière très-incertaine. Le fleuve bande passe à tra

(8) Cette description de l'Asie est tirée de l'ouvrage de M. Vivien de Saint-Martin, histoire des découvertes géographiques, chap. 12, t II, p. 486, 487.

« FöregåendeFortsätt »