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et une foule d'autres l'ont commenté; les Gersons, des géographes du xvIIe siècle et nombre d'auteurs se sont servis des renseignements de notre pèlerin. Or, ne sachant que très-peu de ce qui a été expliqué dans Benjamin, je répète sans doute, à mon insu, dans les lettres que je vous adresse, beaucoup de choses qui ont déjà été dites par d'autres. Vous-même en vous jetant avec tant de bonheur dans cette arène d'investigations, vous donnez un nouveau jour à ces obscurités que la maladresse de multiples perquisitions avait augmentés, et malgré moi, je répète vos idées sur plusieurs points de mon exposition. Pour vous communiquer mon avis géographique, je n'ai pu, en suivant l'ensemble de la description du pèlerin, éviter des répétitions. Vous me comprenez j'espère et m'excuserez.

Achevant enfin cette rapide revue épistolaire, j'aime à vous réitérer mes félicitations sur le succès de vos travaux et à recommander à votre amitié votre tout dévoué.

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Iakuk Hukok Hanuin

Kefamenda H

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PALESTINE.

QUATRIÈME LETTRE.

Bruxelles, le 10 août 1846.

Vous avez voulu soumettre à mon géographique examen la carte de la Palestine qui va accompagner votre savant ouvrage; en même temps vous me communiquez les matériaux qui la composent et vos profondes élucubrations qui dissipent les obscurités et les incertitudes. Je dois donc vous rendre compte de ce que j'ai remarqué.

Les matériaux sont extraits des narrations de pèlerins de différentes époques qui, pour la plupart, étaient sur les lieux. Benjamin de Tudèle, 1163; Petahhia de Ratisbone, 1173; Samuel bar Simson de France, 1210; Jakob de Paris, 1258; Ishak Khelo de Laresa d'Aragon, 1334; Eliah de Ferrare, 1438; Gerson fils de Moseh Ascher de Skarmela, 1561; Ouri de Biel (Biala Pologne) 1564. Huit descriptions de la Palestine, dont les deux dernières contiennent une liste abondante de tombeaux, les autres de précieux renseignements; mais de tous ces pèlerins aucun n'a réuni de dates certaines pour la construction d'une carte géographique. Deux seulement d'entre eux se dirigent par des itinéraires: Khelo, qui indique plusieurs routes ordinairement fréquentées, sans s'occuper de leurs distances ou de leurs directions; et le plus ancien, Benjamin, qui détermine les distances, s'inquiétant le moins de leur direction.

Il ne restait donc qu'à confronter les descriptions de ces pèlerins avec une bonne carte de la Palestine, bien élaborée par de nombreuses études. A cet effet, vous avez choisi la carte de Ritter. Choix admirable. Cette carte est inappréciable et abondante en indications modernes. Cependant elle ne peut suffire aux exigences du cimetière de la Galilée inférieure, où, faute de direction et de distances, l'emplacement de quelques tombeaux ne peut être désigné qu'hypothétiquement et au hasard. La magnifique carte de Ritter n'a pas assez circonstancié le moyen âge, par conséquent elle n'est pas en état d'expliquer tout ce que nous relate Benjamin, qui s'est servi plus d'une fois de dénominations en usage parmi les croisés. Le temps me manque pour me procurer les sources de cette époque qui seraient à même de corroborer ce que Benjamin avance. Sur les chemins pour nous mieux connus, son itinéraire est d'une exactitude remarquable; or, sur les routes moins

connues, il convient de suivre à la lettre ses allégations, ses renseignements et ses écarts. Sur les points où son itinéraire s'embrouille, la faute souvent n'est pas à lui: la corruption du texte en est trèsprobablement la cause.

קקון

Partant d'Antiochie, Benjamin suit le chemin du littoral jusqu'à Césarée, d'où il se dirige vers Samarie. A une demi-journée de Césarée Sézarié, conformément à la prononciation des croisés, il trouve Kakon ou Kehila, Kaïla. La carte de Ritter nous offre juste Kakon. De ce point, il n'y a qu'une autre demi-journée à Samaria. Cependant le texte nomme à une-demi journée Sargorg Louz, éloigné d'une journée entière de Samaria (VIII, p. 76, 77). Je présume que sur ce point le texte est interrompu. Une journée, Sargorg Louz et deux teinturiers ne sont pas à leur place. Cette présomption grandit et se confirme lorsqu'on confronte ce passage avec la corruption de l'autre, où Segores Loud avec 1 journée et 1/2 et d'autres circonstances aggravantes (X, p. 105), reparaissent bien misérablement.

De Samarie Benjamin compte les distances en parasanges, qui ne sont que les lieues des croisés, dont 25 à peu près répondent à un degré. Au commencement de son ouvrage il a donné ce nom oriental aux lieues en désignant les distances entre les villes en France. A 4 parasanges de Sichem il se trouve au monte Gilboë. Benjamin se conforme trop souvent à une étrange version de la bible pour qu'il soit nécessaire de remarquer qu'il ne s'agit pas ici de la montagne véritable de Gilboa (éloignée de 8 parasanges de Sichem), mais de quelques hauteurs arides du mont Efraïm, au delà de Libna, qualifiée quelquefois de Gibba. De ces hauteurs arides, Benjamin trouve 5 parasanges jusqu'à Aïalon ou Yala située sur la plaine Val de luna. A 1 parasange il passe

Moria gran David, qui est la grande ville Gaboan, d'où il y à 5 parasanges jusqu'à Jérusalem.

Notre compas observant l'échelle qu'il a trouvée jusqu'à Jérusalem, en partant de ce point nous conduit d'abord à Bethleem, ensuite à Hebron, d'où se tournant vers Beth djebra et sans s'arrêter à la 5m parasange. il se trouve à Zanva ou Zanoah, appelée par Benjamin Sounem, et qui

Toro de los gabrak טורן דו לש גבללריש portait aussi le nom de

larisch ou Toron de los cavalleris. De ce point à 3 parasanges il est à S. Samuel de Silo, qui n'est éloigné de Jérusalem que de 2 parasanges et 3 de mwa Fasifoua ou mont Moria, qui est Gibeat. Je ne sais ce qu'on a dit de ce point embrouillé dans la description de Benjamin, mais les distances ramènent à Moria grand David et indiquent que c'est Moria fasifua. S'il l'a bien qualifié de Gabaon la première fois, cette fois-ci il s'égare quand il veut le distinguer par Gibeah qui est éloigné de plus d'une parasange vers l'est.

Ecartant les noms bibliques de Sounem, de Gabaon, de Gibeah, restent à fixer les positions des appellations latines du langage des croisés : de la tour des chevaliers; de la place morte grand David; de la place morte pacifiée ou autrement qualifiée, de pacis fuga, par exemple. Nous suivons les distances sans savoir confirmer l'emplacement par quelque date du siècle des croisades. Dans le xviie siècle vers 1650, le géographe Philippe de la Rue le parisien, qui avait hardiment abordé la réforme de la monstrueuse Palestine de ses prédécesseurs, aussi bien que sos

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