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d'un traité, acte auquel les représentants des trois Cours n'étaient en aucune manière autorisés. Tout dans ces combinaisons répugne aux idées de l'Empereur, et il suffit de savoir apprécier leur pureté et leur sagesse pour ne pas pouvoir admettre un doute à ce sujet.

Mais l'affaire existe comme une triste réalité, comme l'un de ces embarras desquels notre temps est si prodigue; se plaindre de l'existence d'un fait pénible est oiseux; il faut s'en emparer et le conduire à la conclusion la moins mauvaise possible. Convaincus de cette vérité, notre esprit n'est en effet occupé qu'à rechercher les moyens d'atteindre ce but.

Les Cours animées d'un même sentiment, et je place ici sur une ligne uniforme celles de Russie, de Prusse et la nôtre, ont à combattre des influences sous l'action desquelles la négociation n'avance pas; ces influences sont la position du Gouvernement français, les erreurs auxquelles se livre le Cabinet britannique; enfin l'obstination froide et calculée du Roi des Pays-Bas.

Parmi ces trois conditions, la dernière est seule susceptible d'être influencée par les trois Cours; quelle que puisse être leur force morale, elles ne parviendront jamais à rien changer ni à la situation du Gouvernement français, ni à la marche erronée du Cabinet anglais.

Le Roi des Pays-Bas s'est placé sur une ligue de pensées et d'intérêts directement opposée à celle sur laquelle s'avancent les calculs politiques des trois Cours. Il voudrait tout ce qu'elles ne veulent pas, il espère ce qu'elles craignent, et il compte sur le bénéfice du temps, là où chaque jour perdu doit, de ces Cours, avoir la valeur d'un danger pour la cause générale. Les trois Monarques devront se bien pénétrer de cette vérité et se conduire en conséquence, car s'ils ne le font pas, de grands malheurs pourront être la suite de cette

aux yeux

erreur.

Nous nous sommes joints à nos alliés intimes en nous en tenant à la non-ratification; nous avons à cet effet choisi la forme d'un délai, non que nous admettions comme possible que jamais les vingt-quatre articles puissent, sans éprouver

des changements, acquérir la valeur d'un traité définitif, mais parce que nous entrevoyons dans le choix de cette forme une latitude pour arriver au rapprochement des deux parties contendantes. Pour que le rapprochement ait lieu, il faudra cependant que les trois Cabinets avisent au moyen de détruire à La Haye l'opinion qu'il y aurait des chances de salut pour le Roi là où en réalité il n'en saurait exister, c'est-à-dire dans le bouleversement général que désire Sa Majesté Néerlandaise et contre lequel tendent les constants efforts de ses alliés naturels.

Il nous paraît impossible de prévoir déjà à quelles extrémités le refus de ratification pourra conduire les affaires à Paris, et surtout à Londres; nous nous flattons encore que le besoin de maintenir l'attitude à cinq pourra servir de contrepoids à l'humeur et à ses conséquences; mais si telle est en effet la solution de la crise, ainsi que nous devons le désirer, n'en deviendra-t-il pas plus que jamais nécessaire que les trois Cours s'entendent pour exercer à la Haye une action aussi catégorique que possible, à l'exclusion des moyens coercitifs d'une guerre ouverte?

1832.

EXTRAITS DU JOURNAL DE LA PRINCESSE MÉLANIE.
DÉTAILS BIOGRAPHIQUES.

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tiques. diplomatique.

L'Archiduc
Changement de ministère en Angleterre.
Maladie du conseiller aulique Gentz.—

François. · Encore Lamennais.

Expériences de physique à l'Université. Lamb et Baumhauer. Pau

line Borghese. Portrait de la princesse, seiller aulique Gentz. Émeute à Paris.

hazy.

Nouvelles machines. Werner. rains. Le sellier Koller.

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par Daffinger. Mort du conFanny Elssler. Paul Ester

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Projet d'entrevue des SouveBaptême de l'Archiduc Ferdinand-MaxiLes libraires allemands et la liberté de la Gentz et Rachel de Varnhagen.

presse. Mort du duc de Reichstadt.

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Cadeau de Marie-Louise.

Vienne, le 1er janvier.

1046. Tout notre monde est venu nous présenter ses vœux de nouvelle année, et le pauvre Clément a dû recevoir toute la chancellerie d'État.

A trois heures, j'ai dû me mettre en toilette pour notre grand diner. Nous avions invité quarante-sept membres du corps diplomatique. Comme madame de Tatistscheff est malade et que madame Maison n'a pas encore été présentée, Clément a conduit à table madame de Tettenborn, la plus ancienne des

femmes de ministres. Tatistscheff et le nonce étaient placés à côté de moi; le diner a été long et fatigant. Après le repas, Maison m'a présenté son fils, qui était très-étonné de tout ce qu'il voyait. La magnificence du salon et des uniformes, la beauté des femmes avec leurs diamants étincelants l'ont vivement impressionné. Il y avait plus de deux cents personnes présentes, et tout le monde était aussi paré que possible.

5 janvier.

Je suis rentrée à la maison avec Clément, et je me suis occupée à lire près de lui pendant qu'il écrivait. Il m'a lu des papiers intéressants, entre autres les dépêches russes adressées à l'envoyé de Russie en Hollande, à propos du refus de ratifier le traité signé avec la Belgique par les représentants des cinq grandes puissances. Ce travail est parfait et répond tout à fait à nos vues; cette affaire si compliquée va donc être réglée. Maison a reçu aussi des lettres de Paris, qui dépeignent le triste état de la France.

10 janvier.

A dix heures, Clément a dû se rendre auprès de l'Empereur pour assister à une conférence relative à la mission de Clam à Berlin, mission qui a pour but l'organisation de l'armée fédérale allemande. On veut que tout soit prêt pour le cas où l'anarchie éclaterait en France, se répandrait au dehors et menacerait de nouveau le repos de l'Europe. L'avenir est bien sombre.

16 janvier.

Clément a lu les journaux; je l'ai accompagné dans son cabinet, où il avait beaucoup à écrire. Ce matin, il a eu une longue conversation avec Gentz, auquel il a reproché la légèreté avec laquelle il écrit les choses les plus compromettantes sur les affaires dont il a connaissance. Le pauvre homme a

reconnu ses torts.

19 janvier.

Clément m'a parlé de ses dépêches de Paris. Apponyi commis une faute en se laissant influencer par Pozzo et en ne déclarant pas ouvertement que nous viendrions en aide aux troupes pontificales, dès qu'elles auraient besoin de notre concours pour mettre un terme au désordre en Italie. Les plénipotentiaires des grandes puissances ont tenu, sans l'aveu de leurs Cours, une conférence extraordinaire, dans le but de prendre des résolutions relativement aux affaires d'Italie. Cette démarche dérange tous les plans qui avaient été arrêtés avec tant de précision à Vienne, et qui devaient enfin étouffer le mal de ce côté. Je ne comprends rien à la conduit e de nos ambassadeurs; pourtant Apponyi n'est pas homme à agir ainsi sans instructions positives. Clément est très-occupé, il a les nerfs très-excités, et il est fatigué de voir sa besogne augmenter toujours par suite des fautes de ses envoyés. Mais à côté de cela il montre à leur égard une patience angélique, les excuse, et tâche de réparer le mal qu'ils ont fait.

26 janvier.

Clément a reçu des nouvelles d'Italie. Les troupes pontificales ont marché en avant et ont battu les insurgés sans secours étranger.

29 janvier.

Je suis restée auprès de Clément, qui a écrit une dépêche très-intéressante pour Saint-Pétersbourg. Je suis touchée de voir quel plaisir il éprouve à me parler d'affaires, à me lire ce qu'il écrit, à m'instruire et à me voir parfois à même de juger la sagesse, la loyauté, l'honnêteté de sa politique comme elle le mérite. Je voudrais pouvoir montrer ces qualités aux yeux de tout l'univers pour qu'il apprît à connaître cet homme.

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