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NOTE XXIX. (Pag. 84.)

Les Youras des géographes arabes sont les Youhras des historiens russes. Ils habitaient le pays arrosé par l'Ob inférieur et ses affluents, à l'est des monts Ourals, c'est-à-dire, le cercle actuel de Verkhotourié, dans le gouvernement de Perm, et les cercles de Bérézow et de Tioumen, dans celui de Tobolsk ; contrées habitées maintenant par des Vogoules, nation tchoude ou finoise, et par des Samoyèdes. Les Youhras, ou Yougres, appartenaient à la même race que les Vogouls et les Ostiaks de l'Ob'.

Dans l'occident, au neuvième siècle, les Magyares, ou Hongrois, furent appelés Ougres. Ce nom ne prouverait-il pas leur affinité présumée avec les Youhras au-delà des monts Ourals. Ils avaient d'ailleurs émigré d'une contrée qui est aux pieds de ces

monts.

Le territoire des Vissous était situé au nord de celui des Boulgares, et confinait à celui des Youras. Les Boulgares allaient porter leurs marchandises chez les Vissous. A cette époque, il n'y avait guère d'autres voies de communication dans ces contrées que le cours des rivières; il est donc probable que c'est par la Kama que les Boulgares se rendaient dans pays des Vissous, ou Vischous. Or, en remontant

le

1 Lehrberg, Untersuch. zur Erläuter. der alteren Geschichte Russlands, s. 95.

qui donnèrent leur nom à la Pologne ? Le nom d'homme Madjek ressemble au Meschtschech, Metchco, des Slaves, qui est le même nom que Mietchislaw.

Isttabouana, dont on peut retrancher la première voyelle, que les Arabes ajoutent aux mots étrangers commençant par deux consonnes, rappellent les Stavanni, peuple qui, suivant l'indication de Ptolémée', habitait le pays au nord des sources du Boristhène. Le comte J. Potocki les place dans le district de Wilkomirski, au nord de Wilna 2.

Les Doulabés sont les Doulèbes, qui, au temps de Nestor, habitaient les bords du Bug, dont les eaux se jettent dans la mer Noire.

Le nom de Namtchines ressemble tellement à celui de Nemtché, par lequel les peuples slaves ont coutume de désigner les Allemands, qu'on peut supposer ici une erreur de la part de l'auteur arabe; il aura cru que les Namtchines devaient être rangés parmi les Sclabes. Mass'oudi fait mention de ce même peuple dans un autre ouvrage qui a pour titre, Kitab-etTenbih vé el-Ischraf; voici ce passage:

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Parmi les grands fleuves renommés qui se jettent dans la mer Ponttous, est celui qu'on appelle Tanaïs, lequel vient du Nord. Ses rives sont habitées par « une nombreuse population de Sclabes, et par d'au• tres peuples enfoncés dans les régions septentrionales.

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2 Hist. anc. du Gouvernement de Podolie, in-4, Introd., pag. VI.

« Un autre de ces grands fleuves est le Dina et Mo« rava1, nom qu'il porte aussi chez les Sclabes. Il a

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plus de trois milles de large, et coule à plusieurs journées au-delà de Constantinople. Sur les bords de et les

« ce fleuve demeurent les Bamtchines

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Moravas, peuples sclabes. Ces mêmes rives étaient habitées par les Boulgares, lorsqu'ils embrassèrent le christianisme.

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Parmi les noms des peuples slaves que l'histoire nous a conservés, on ne trouve pas non plus celui de Sassines; mais ne serait-ce pas encore une erreur de Mass'oudi, qui aura cru que les Saxons étaient un peuple slave?

Les Khorvatines sont les Khorvates, Khrovates, Croates, qui, selon Constantin Porphyrogénète, habitaient, au dixième siècle, le pays au-delà de la Turquie (Hongrie ), près des frontières de la France (de l'empire des Francs); c'est-à-dire, la partie de la Pologne située immédiatement au nord des monts Carpathes, ou le palatinat actuel de Cracovie. On les

1 Il y a dans le Ms. de la Bibliothèque royale de Paris

المراوة

et 8, No Rita et Bèlava; ↳ Bamtchines et,},↓el Moravat. Cette dernière leçon rectifie celle de Bélava; car les Moraves habitaient les bords de la Morava, qui afflue dans le Danube. Au lieu de Rita, il faut sans doute lire L Dina, puisqu'il ne peut être ici question que du Danube dont le vrai nom est Douna.

2 De Adm. imp., cap. 30 et 31.

appelait Chrovates blancs (Belochrovati), pour les distinguer des Chrovates de la Dalmatie. Ces derniers, s'étant séparés de leurs compatriotes, étaient venus s'établir, sous le règne de l'empereur Héraclius, dans la partie septentrionale de la Dalmatie, d'où ils chassèrent les Avares, et avaient été convertis au christianisme par les soins du même empereur, tandis que les Chrovates blancs étaient encore païens au milieu du dixième siècle. Constantin nous apprend aussi que le territoire de ce peuple était souvent ravagé par ses voisins, les Francs, les Turcs (Hongrois) et les Patchinakes.

Les Serbines sont les Serbes blancs, qui, selon Constantin Porphyrogénète, habitaient, au nord de la Turquie (Hongrie ), dans le voisinage des Chrovates blancs, un pays appelé par eux Boïkhi, limitrophe de la France (de l'empire des Francs); c'est-à-dire, qu'ils occupaient la Silésie, la Bohême et la Lusace. Le nom de Blancs les distinguait d'une partie de la même nation, qui, s'étant réfugiée dans l'empire romain, sous le règne d'Héraclius, avait recu, en 639, la permission de s'établir dans les contrées méridionales de la Dalmatie. Ceux-ci étaient devenus chrétiens; mais au milieu du dixième siècle, les Serbes blancs étaient encore païens, et c'est d'eux, par conséquent, que parle Mass'oudi, puisqu'il en rapporte un usage païen. Les Serbes et les Chrovates, subjugués par Charlemagne, dans les années 805 et 806, étaient encore soumis à l'empereur d'Occident.

Quant aux Turcs, aux Manabines, Khaschanines

et Barandjanines, nous ignorons quels sont ces peuples, que Mass'oudi range parmi les Slaves; mais si, comme nous le présumons, ce dernier nom doit être écrit Tourandjanines, il désignera les Thuringiens, et l'auteur arabe aura compris parmi les Slaves trois peuples allemands qui, du midi au nord, bordaient la frontière de la Germanie: celui du Danube, qu'il appelle Namtché, les Thuringiens, et les Saxons.

Mass'oudi ne nous donne pas les noms des Slaves orientaux ; il paraît les confondre sous la dénomination de Russes; mais Nestor nous les a conservés, ainsi que ceux des peuples tchoudes ou finois, qui, ayant été réunis avec eux sous le même sceptre, dans la seconde moitié du neuvième siècle, composèrent la monarchie russe. Avant cette époque, tous ces peuples obéissaient à des chefs particuliers, et plusieurs d'entre eux payaient un tribut au khacan des Khazares. L'arrivée d'une poignée d'étrangers au milieu de ces nations, qui vivaient ignorées dans leurs épaisses forêts, leur donna une impulsion dont les effets se firent sentir au loin. Nous nous arrêterons un instant à cette importante révolution, opérée par les Varègues, et nous citerons les faits déja rapportés par plusieurs auteurs, à l'appui de leur opinion, que ces Varègues étaient originaires de la Scandinavie.

Les habitants de cette vaste péninsule ne se contentaient pas, au neuvième siècle, de ravager les côtes de l'Océan; ils faisaient des expéditions navales à l'orient de la Baltique, où ils avaient imposé un tribut

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