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de cette étoffe coûte jusqu'à dix dinars. On en exporte dans les pays mahométans voisins, où l'on en reçoit également d'autres cantons du Caucase; mais ceux de fabrique caschake sont préférés. Le pays des Caschakes est fréquenté par les marchands de Trébizonde, qui y viennent par mer, et les Caschakes visitent eux-mêmes ce port de la mer Ponttous, qui a des foires annuelles où se rendent des commerçants de beaucoup de nations, Musulmans, Romains, Arméniens, etc. (1). C'est à Trébizonde que se réunissent les marchands musulmans pour entrer dans l'empire romain, et c'est par Trébizonde que nous recevons les étoffes romaines de drap d'or, de lin et de coton, ainsi que les draps de laine et les étoffes russes; ce qui est la source d'un revenu considérable pour le fisc (2).

Les Caschakes ont sur le bord de la mer Ponttous des forteresses où ils se retirent, lorsqu'ils sont attaqués par les Alans. Ils ne leur seraient cependant pas inférieurs en forces, s'ils voulaient se soumettre à l'autorité d'un seul chef. On peut même dire que s'ils étaient unis entre eux, ni

dans l'art de tisser le lin, où seuls de tous les peuples ils égalaient les Égyptiens. (Euterpe, 105.)

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les Alans, ni les autres peuples de ces contrées ne pourraient leur résister (XXI).

Au-delà du territoire des Caschakes, il y a sur le bord de la mer (Noire) une vaste contrée, nommée les Sept-Cantons (1), qui est habitée par une grande nation chez laquelle il est difficile d'arriver. Je n'ai pas pu savoir quelle est sa religion.

Un grand fleuve, qu'on peut comparer à l'Euphrate, et qui, selon les uns, se jette dans le Pontous, selon d'autres, dans le golfe Maïttous, sépare les Caschakes d'une grande nation païenne nommée Iram-Zates (2). Voici un fait singulier wais bien connu : il arrive tous les ans une grande quantité de poissons dans ces parages; les habitants leur coupent la chair d'un côté pour s'en nourrir; eh bien! ces mêmes poissons reviennent l'année suivante, et présentent leur autre côté qu'ils avaient conservé intact. On voit alors qu'une nouvelle chair a remplacé celle qui leur avait été enlevée.

Ce pays est, dit-on, voisin d'une contrée fort remarquable. C'est une plaine d'environ cent milles d'étendue, environnée de quatre chaînes de montagnes très-escarpées, dont les cimes se

سبع بلدان En arabe (1) إرم ذات (2)

perdent dans les nues. On voit, au centre de cette plaine, une cavité dans le roc, si parfaitement circulaire, qu'on la croirait tracée au compas. Elle a cinquante milles de circonférence et deux milles de profondeur. Sa pente est droite comme un mur, de sorte qu'il est impossible d'y descendre. La nuit, on y voit briller beaucoup de lumières éparses; mais le jour, on peut distinguer des villages, des champs cultivés, des rivières, des hommes et des animaux. Tous ces objets paraissent très-petits, à cause de l'énorme profondeur de la cavité. On ignore de quelle nation sont les hommes qui l'habitent; on ne peut pas communiquer avec eux; car il leur est aussi impossible de gravir le pan vertical de cette cavité qu'il l'est à ceux d'en haut d'y descendre.

S'il faut en croire les récits des voyageurs, il y a, au-delà de ces montagnes, sur le bord de la mer, une autre cavité moins profonde, qui est garnie de forêts habitées par une espèce particulière de singes. Ils marchent sur deux pieds; ils ont le visage rond et toutes les formes humaines; seulement leur corps est couvert de poils il ne leur manque enfin que la parole; encore saisissent-ils parfaitement tout ce qu'on veut leur faire entendre par signes. Ils sont si fins, que pour les prendre, il faut employer toutes sortes de stratagèmes. On a soin d'offrir

ces animaux aux princes voisins, qui en font un grand cas. Le singe est dressé à se tenir immobile derrière son maître, la main armée d'un instrument avec lequel il chasse les mouches. Comme il possède l'instinct de découvrir le poison qu'on aurait mis dans les boissons et les mets, son maître, lorsqu'il est à table, lui jette de chaque plat. Si le singe refuse d'en manger, on peut être sûr qu'il s'y trouve du poison (1). Ces choses paraissent, à la vérité, bien étranges; mais qu'y a-t-il d'impossible à

Dieu ?

(1) Mass'oudi, chap. 15. Ebn el-Vardi.

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- Ville d'Itil. - Pays des Khazares. - Leur langue. — Leur roi. Le lieutenant du roi. -Leur religion.

-

La garde du

khacan. Respect des Khazares envers leur souverain. Femmes du khacan. Tombeaux des khacans.

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Installa

Mahométans à

Revenus publics.

APRÈS avoir passé toute une semaine dans la ville des Portes, je continuai ma route vers le fleuve Itil (Volga). Je n'avais pas fait trois

(1), Itil; J, Itel; J, Eetel; J, Etel; Atil dans Constantin-Porphyrogénète; Etil dans Rubruquis. L'auteur du Mérassid-ul-Ittilâ, et celui du Djihan Numa (pag. 367), disent qu'il faut prononcer Itil. Ce mot signifie fleuve en turc, et les peuples turcs du Nord l'ajoutent aux noms de leurs rivières; ils disent: Jaik-Idüli, le fleuve Jaïk; Ouloug-Itil, le grand fleuve' c'est-à-dire le Volga; Tolman-Idel, ou la Kama, Tana-ldel, Keskonna-Idel, Orman-Idel, rivières qui coulent dans le gouvernement de Cherson. Il est remarquable que le Volga est encore aujourd'hui appelé Rhau par les Mordvas, peuples de race Tchoude ou Finoise, qui demeurent entre ce fleuve et l'Oca; ce qui nous confirme dans l'opinion que les peuples qui

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