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CHAPITRE III.

met.

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MENTION des Khazares sous la dynastie perse des Sassanides. Leurs possessions au midi du Caucase, un siècle avant MahoConquête du nord de l'Arménie par les Perses. Fortifications élevées par les rois de Perse Cobad et Nouschirévan, pour défendre le passage du Caucase aux Khazares. Domination des Khazares sur les pays au midi du Caucase, après la chute de la monarchie perse. Conquêtes des Arabes dans l'Arménie, l'Azerbaïdjan et les cantons du CauLeurs guerres avec les Khazares dans les deux premiers siècles de l'islamisme. Leur domination affermie sur la plupart des contrées montagneuses qui séparent la mer Noire de la mer Caspienne. Tributs imposés par les Arabes aux petits princes de ces cantons du Caucase.

case.

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COMME le territoire des Khazares s'étendait jusqu'aux rives du Kour, à l'époque où le flambeau de l'islamisme dissipa les ténèbres de l'Arabie, nos ancêtres, en voulant étendre leurs conquêtes vers ces régions septentrionales, eurent, pendant plus d'un siècle, de fréquentes guerres avec les Khazares, auxquels ils finirent par enlever les contrées montagneuses qui séparent les deux mers méditerranées. Nous allons rapporter ce

que nous avons trouvé dans nos meilleurs ouvrages historiques, sur cette lutte sanglante, et sur les invasions des Khazares antérieures à l'hé

gire.

Nous lisons, dans l'histoire des Perses, que l'empereur romain Elianouss (Julien), celui qui, parvenu au trône, abjura la foi chrétienne, dans la guerre qu'il fit à Sabour, dont il conquit la capitale Tissoun (1) (Ctésiphon), avait une armée composée de Romains, de Khazares et d'Arabes (2).

Un siècle avant notre ère, la domination des Khazares s'étendait, au midi, jusqu'à l'Aras; car ils possédaient le Djorzan (3) et l'Arran, deux provinces de l'Arménie, qui est bornée, vers le septentrion, par la chaîne des monts Caboks (4). Le reste de ce royaume était soumis aux Romains (5). Le roi de Perse Cobad, fils de Firouz, en

(1). Dans l'année 362 de J.-C.

(2) Tabari, Tarikh-el-Mulouk, tom. III.

(3)

je. C'est, comme on l'a vu plus haut, le pays dont

Tiflis est le chef-lieu.

(4) Merassid-el-Ittila, art. Cabk.

(5) Balazori, Futouh-el-Boldan, chap. intit. Futouh-Erminiyé. Il nous semble que cet auteur se trompe, et, qu'à cette époque, la plus grande partie de l'Arménie obéissait au roi de Perse.

voya contre les Khazares une armée de douze mille hommes, qui conquit le pays situé entre l'Aras et le Kour. Ce prince s'empara aussi du Schirvan, et fit élever sur la limite septentrionale de cette contrée, depuis la mer jusqu'à la Porte des Alans, un rempart qui fut garni de trois cents forts; mais on négligea d'entretenir ce boulevard après la construction de la forteresse, nommée la Porte des Portes. Ce fut, comme nous l'avons dit, Nouschirévan, fils et successeur de Cobad, qui jeta les fondements de cette dernière ville. Ayant pris aux Romains tout ce qu'ils possédaient de l'Arménie, il fit bâtir, sur cette frontière de son empire un grand nombre de châteaux, où il mit en garnison de bonnes troupes, et entre autres l'élite des Sissadjans (1) (XXV); mais, après la chute de la monarchie des Perses, la plupart de ces places restèrent sans garnison et tombèrent en ruine (2).

Lorsque Hormouzd, fils de Nouschirévan, fut attaqué, d'un côté, par Sabé (3), khacan des Turcs (de la Transoxiane), qui s'avança avec trois cent mille hommes jusqu'à Badghiss et Hérat,

السيسجان (1)

(2) Balazori, Ibid.

سابه (3)

de l'autre, par l'empereur romain, qui parut sur sa frontière occidentale à la tête de quatrevingt mille guerriers, le souverain des Khazares, profitant de ces circonstances, entra par la Porte des Portes dans le royaume de Perse, mettant tout à feu et à

sang

(1).

Après la chute de la dynastie des Sassanides, les Khazares et les Romains reprirent les provinces de l'Arménie qui leur avaient été enlevées par les Perses; mais ils ne les conservèrent pas long-temps. Le khaliphe Omar, vainqueur des Perses à Cadessiyah, et maître de Modaïn leur capitale, envoya, dans l'année 17 (638), plusieurs corps d'armée qui, commandés par les généraux Osman, fils d'Abou-el-Ass, Bekir, fils d'Abd-Oullah, et Abd-our-Rahman, fils de Rabi'at, soumirent au tribut la Mésopotamie, l'Azerbaïdjan, l'Arménie et même le Schirvan (2). Ce ne fut toutefois que sous le règne de son successeur Osman que la domination des Arabes s'établit en Arménie. Par l'ordre de ce khaliphe, Moaviyah, son gouverneur dans la Mésopotamie, fit marcher contre l'Arménie un corps de six ou huit mille hommes, commandé

(1) Tabary, 1. c.

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(2) Tarikh Mounnédjim Baschy, tom. I. - Djihan-Nou ma, impr., pag. 339.

par Habib, fils de Masslamah, qui s'était distingué dans la conquête de la Syrie et dans la guerre contre les Romains. Ce général se dirigea d'abord sur la ville de Calicala (Arzroum) (XXVI), qui se rendit par capitulation. Il par capitulation. Il y séjournait depuis plusieurs mois, lorsqu'il apprit que le Battrick (Patricien) Arminacus (1) avait assemblé, pour le combattre, une armée composée en partie d'Alans, d'Abkhazes et de Khazares. Il demanda incontinent du secours à Moaviyah et au khaliphe Osman. Le premier lui envoya mille hommes, qu'il mit en garnison à Calicala, et auxquels il distribua des fiefs dans les environs de cette place. Le khaliphe, de son côté, manda à son préfet dans la ville de Coufah de faire marcher au secours de Habib un corps de troupes sous les ordres de Selman, fils de Rabi'at, le Bahilien (2). C'était un officier d'un grand mérite qui avait déja fait beaucoup de campagnes. Il partit de Coufah, à la tête de six mille hommes; mais Habib, voyant qu'il tardait d'arriver, attaqua l'ennemi, qui s'était avancé jusqu'au bord de l'Euphrate, le battit et lui fit éprouver une perte considérable.

Arrivant après la victoire, ceux de Coufah

بطریق ارمیناقس (1)

(2) C'est à dire, de la tribu Bahilé.

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