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les Russes, et Volniprakh par les Slaves. Constantin dit que ces deux mots signifient grand lac; mais nous croyons qu'il se trompe : car Volniprakh veut dire, en slavon, Cataracte des Vagues. Or Baroufors a la même signification dans les langues germaines ; Baar veut dire vagues en hollandais, et fors veut dire cataracte en suédois. Cette cinquième cataracte, selon Lehrberg, est encore appelée Wolnyi1.

La sixième recevait des Rosses le nom de Léanti, c'est-à-dire, jaillissante, bouillonnante. Qvællande, Wallande, participes des verbes suédois quælla walla, ont la même signification: ce qui ferait croire que la première syllabe a été omise.

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Enfin, la septième était appelée par les Rosses, Strouboun, qui signifiait petite Cataracte; en suédois Strommen est un torrent; c'est-à-dire, un courant d'eau moins rapide que la cataracte.

On voit que les sept noms, en langue rosse, des cataractes du Dniéper, se retrouvent dans les langues germaines actuelles, avec quelques légères modifications dont on ne doit pas être étonné, puisqu'il y a près de mille ans que ces noms scandinaves ont été écrits par une plume grecque.

Les lois russes, qui furent rédigées au milieu du onzième siècle, sous le règne du grand-duc Yaroslaw, trahissent également leur origine scandinave; on s'aperçoit qu'elles furent tracées d'après les coutumes introduites par les Varègues.

1 Beschreibung, etc., p. 368.

2 Karamsin, Ist. Gossoud. Ross., tom. II, chap. 3.

On reconnaît d'ailleurs, à leurs premières entreprises, de quelle race étaient ces Varegues-Rosses. A peine ont-ils établi leur domination sur les peuples slaves, que, fidèles à leurs habitudes normandes, ils se mettent à la tête de leurs nouveaux tributaires, et vont, par le Dniéper et la mer Noire, braver l'empire romain jusque sous les murs de Byzance. Dès l'année 866, deux chefs varègues, Ascold et Dir, princes de Kiew, parurent dans le Bosphore avec deux cents navires. Depuis cette époque, les Russes dominèrent sur la mer Noire, et nous voyons qu'ils firent même deux expéditions dans la mer Caspienne.

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L'ouvrage souvent cité de Constantin Porphyrogénète fournit une nouvelle preuve que les VarèguesRosses étaient des étrangers qui dominaient sur les Slaves. « Au commencement du mois de novembre, << dit cet empereur, les princes russes sortent de « Kiavo (Kiew), avec toute la nation russe, et se << rendent dans les cantons des Berbianes, Drougoubites, Krivitches, Serbes et autres Slaves, tributaires « des Russes. Ils y demeurent l'hiver; et au printemps, lorsque la glace a disparu, ils descendent le Dniéper ‹ jusqu'à Kiavo. —Lesdits peuples slaves, ajoute-t-il, « construisent des barques, qu'ils conduisent à Kiew, " pour les vendre aux Russes. » On voit que les Russes composaient une nation à part; c'était la maison, la garde, le noyau des troupes du souverain, descendant de Rurik.

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1 De Adm. imp., cap. 9.

Un historien estimé, G. F. Müller, observe que si l'auteur incertain de la vie de l'empereur romain Lacapène, et Syméon Logothète, dans un fragment publié par Bandouri', rapportent que les Russes passent pour avoir la même origine que les Francs, c'est que, sous le nom de Russes, ils entendaient les Varègues, ou hommes du nord, qui étaient, en effet, ainsi que les Francs, de race germaine, et parlaient anciennement la même langue. Après avoir cité un passage de Nestor, qui prouve que les Varègues introduisirent le nom de Russes, il en rapporte un autre de la Stepennaïa, dans la Vie de la grande-duchesse Olga, où il est dit: C'est des Varègues que nous avons été appelés du nom de Russes2.

Nous n'avons fait que rapporter sommairement les preuves recueillies par des auteurs estimés, en faveur de l'opinion que les Varègues, fondateurs de l'empire russe, et le nom même de Russe, sont venus de la Scandinavie. Au nombre de ces auteurs, sont T. S. Bayer, Gerh.-Fr. Müller, Thunmann, A.-L.Schlozer, Lehrberg, Karamsin, Siestrencewicz de Bohusz; mais plusieurs historiens, tels que Lomonossow, Tatitschew, Schtcherbatow, Ewers, sont d'un avis contraire.

M. Ewers enseigne que les Warègues-Russes étaient

I Imper. Orient. Tom. II, p. 33 et 967.

2 Origines gentis et nominis Russorum, discours académique tenu à Pétersbourg en 1749, dans Joh. Christ. Gatterer, Allgem. Hist. Bibliothek, Halle, 1768, V. Band, s. 335.

un peuple khazare, qui habitait, au dixième siècle, la côte au nord-ouest de la mer Noire; mais le célèbre professeur de l'université de Dorpt ne nous a point paru heureux dans le choix de ses preuves et de ses arguments'.

Nous allons maintenant citer, de divers manuscrits orientaux, quelques passages sur les Russes et les Slaves, qui n'ont pu trouver place dans le texte.

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Ebn Haoucal dit qu'il y a trois peuples russes : L'un est voisin des Boulgares, et son roi réside dans <«< une ville nommée Couyaba (Kiew), qui est plus « grande que Boulgar. Un autre, plus puissant, se « nomme Slaviyé et son roi s'appelle3. . . . « Le troisième s'appelle Ertsanié et son roi « réside à Ertsa. >>

On voit que Ebn Haoucal désigne ici les Boulgares du Danube, et qu'il comprend parmi les Russes un peuple finois, les Ertsayens.

Le géographe Schérif - el-Idrissy, dit, dans son Nouzhet-ul-Mouschtak, au rapport du géographe Schems-uddin-Mohammed de Damas, qu'il y avait, de son temps, c'est-à-dire, au douzième siècle, quatre

1 On peut voir Joh.-Phil.-Gust. Ewers, Vom Ursprunge des russischen Staats 1808, in-12.-Idem, Geschichte der Russen, Dorpat, 1816, in-8.—Uber die Wohnsitze der ältesten Russen, Sendschreiben an den Staatsrath Gustaw Ewers, Dorpat, 1825, in-4.

2 Ms. de Leyde, p. 146.

3 Le nom manque dans le manuscrit.

nations saclabes: les Slaves, les Brasses moly,

les Krakes (var.) et les Ertsanes

کراکیه

que chacune de ces nations tirait son nom ارثانیہ

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du pays qu'elle habite, excepté les Ertsanes ; que ceuxci demeurent dans des forêts, près de l'Océan (septentrional), comme des bêtes fauves, et qu'ils mangent tous les étrangers qu'ils trouvent sur leur territoire '. « Le pays des Rosses, dit Yacout', est voisin de celui des Sclabes et des Turcs. Ils ont un langage particulier, et un culte religieux qui ne leur est «< commun avec aucune autre nation. Moucadessy rapporte qu'ils habitent une île malsaine, où ils sont à « l'abri de toute attaque.Leur population est d'environ >> cent mille ames. Ils n'ont ni moissons, ni troupeaux. « Les Sclabes font des incursions dans leur

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pays et les

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« est située à vingt-sept milles de Mattarkha (Taman), près d'un grand fleuve qui vient du mont Coucaya,» . Dans un autre endroit', le même auteur place

le mont Coucaya au nord de la place forte Babun dans le pays des Boulgares (probablement du Danube),

I Nokhbet-ed-dahr, etc.

2 Art. Rous, dans le Dict. géograph. intitulé: Ma'djem-ulBoldan, trad. de M. Fræhu, dans son ouvrage Uber die Russen, etc.

3 V. 6 partie du VIe climat.

4 6 partie du VIIe climat.

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