COLONIE Arabe. - Djidan. Sémander. Fleuve Itil (Volga). - - Ville d'Itil. - Pays des Khazares. -- Leur langue. Leur roi. Le lieutenant du roi. Leur religion. La garde du khacan. Respect des Khazares envers leur souverain. Femmes du khacan. Tombeaux des khacans. Installation d'un nouveau khacan. Tribunaux. Mahométans à Itil. Productions de la Khazarie. Revenus publics. Esclaves. APRÈS avoir passé toute une semaine dans la ville des Portes, je continuai ma route vers le fleuve Itil (Volga). Je n'avais pas fait trois (1) (1) J, Itil; J, Itel; J, Eetel; J, Etel; Atil dans Constantin-Porphyrogénète; Etil dans Rubruquis. L'auteur du Mérassid-ul-Ittilâ, et celui du Djihan Numa (pag. 367), disent qu'il faut prononcer Itil. Ce mot signifie fleuve en turc, et les peuples turcs du Nord l'ajoutent aux noms de leurs rivières; ils disent: Jaik-Idüli, le fleuve Jaïk; Ouloug-Itil, le grand fleuve, c'est-à-dire le Volga; Tolman-Idel, ou la Kama, Tana-ldel, Keskonna- Idel, Orman-Idel, rivières qui coulent dans le gouvernement de Cherson. Il est remarquable que le Volga est encore aujourd'hui appelé Rhau par les Mordvas, peuples de race Tchoude ou Finoise, qui demeurent entre ce fleuve et l'Oca; ce qui nous confirme dans l'opinion que les peuples qui milles que je me trouvai au milieu d'une colonie d'Arabes musulmans. On concevra que j'eus beaucoup de plaisir à rencontrer, loin de ma patrie, des hommes qui parlaient ma langue; ils n'en savaient même pas d'autre. Cette peuplade est là depuis l'époque où les Arabes firent la conquête de ces régions septentrionales. Les forêts et les rivières de son territoire lui servent de barrières contre les Khaïdaks, ses voisins au nord, et d'ailleurs elle est protégée par la garnison de la ville des Portes (XXII). Je traversai la principauté de Khaïdac, et m'arrêtai à Samander, d'où il me fallut sept jours pour arriver à la capitale du royaume des Khazares (). Elle est située sur les deux rives du fleuve Itil, dont elle a pris le nom (2) et à une petite distance de son embouchure dans la mer Caspienne. On dit que ce fleuve, qui vient du pays des Russes et des Boulgares (3) habitaient ces contrées septentrionales, du temps de Ptolémée, appartenaient à la même race. خزر (1) (2) Ebn Haoucal, p. 6. (3) Ebn Haoucal, pag. 143. Selon Mass'oudi (ch. 15), l'Itil vient de la partie septentrionale du pays des Turcs; l'une de ses branches traverse la Boulgarie, et ce fleuve se jette dans la mer Maïttous. Mass'oudi croyait, comme on le verra plus bas, que le Don est un bras du Volga. res noirs (1), sont basanés et e les Indiens, tandis que Cianc et de beaux traits (2). es est issu de l'une des preA nation. On l'appelle Ilk ou ionne le titre de grand-khaais ce roi n'exerce aucune autosuprême est entre les mains se dit le lieutenant du khacan. que les honneurs de la royauté. fond de son palais, ne prend xfaires du gouvernement, ne se que jamais en public, et n'est pas particuliers. Toutefois, le régent us grands respects ; il va journelre sa cour, et ne paraît devant lui qui dire noir en turc. Cette épithète aura été zares par les peuples turcs leurs voisins. Or, les tre de distinguer les branches d'une même naos de noirs, blancs, etc.; mais les géographes agus cette dénomination à la lettre, et cru qu'elle leur de la peau. cian, 1. c. Ebn Haoucal, pag., 145. alan, 1. c. Mass'oudi, ch. 15. - Ebn Haoucal, -- vant ce dernier, c'est le régent qui prend le titre que pieds nus. Au moment où il le salue, il allume un morceau de bois qu'il tient à la main, et lorsque ce bois est consumé, il va s'asseoir sur le trône, à la droite du khacan. Le régent, décoré du titre de khacan-bouh (1) est chargé de la représentation royale; il commande l'armée, gouverne l'état, et dicte des lois aux princes tributaires. Après lui, vient le kender-khacan (2) puis le tschaouschigar (3). Le roi ne reçoit que ces grands dignitaires; personne autre n'est admis en sa présence (4) . Le khacan et le régent professent le judaïsme, ainsi qu'une partie des Khazares (5). Ce fut sous le règne du khaliphe Haroun-er-Raschid (6) que leur roi embrassa cette religion, et depuis lors, beaucoup de Juifs sont venus des pays musulmans et romains s'établir dans ses états. Leur nombre s'y est accru à la suite de la persécution que leur a fait essuyer dans l'empire romain (1)~. C'est peut-être Khacan-bey. کندر خاقان (2) (3). Comme l'a remarqué M. Fræhn, on trouve ici le nom persan et turc de Tchaousch. (4) Ebn Fozlan, l. c. (5) Ebn Fozlan, ibid. Mass'oudi, ch. 15. — Ebn Haoucal, pag. 143. (6) Ce khaliphe régna de 786 à 809. |