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passa le fleuve Elzem (1) et fit une incursion sur le territoire des Saclabes, qu'il transporta à Khakhitt (2); mais ces captifs, ayant pris la fuite, après avoir tué leurs chefs, Mervan les poursuivit et les passa au fil de l'épée (3).

En 117 (735), ce prince fit marcher deux corps d'armée; l'un entra dans le pays des Alans et y prit trois châteaux; l'autre envahit le canton de Touman et prit le Toumanschah, que Mervan fit conduire à la cour du khaliphe. Hischam le renvoya dans sa principauté (4), pour laquelle il s'engagea à livrer annuellement cinquante jeunes garçons et autant de jeunes filles avec vingt mille mesures de grain. Le pays de Zerenguéran fut taxé à cinquante esclaves et à dix mille mesures de grain par an (5) .

Mervan fit, en 119 (737), à la tête de cent

(1) J, Zéhébi; peut-être l'Alazan.

(2) Lala. C'est peut-être la Khakétie, ou Géorgie orientale. (3) Balazori.

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(5) Balazori. Le tribut en esclaves était fort anciennement usité dans les mêmes régions; car Hérodote (Thalie) nous apprend que les habitants du Caucase envoyaient cent garçons et cent filles au roi des Perses, tous les cinq ans; et jusque vers la fin du siècle dernier, plusieurs nations du Caucase livraient annuellement au khan des Tartares de Crimée un certain nombre d'esclaves des deux sexes.

mille hommes, une nouvelle invasion dans le pays des Khazares. Il passa par les villes de Balandjar et de Semender, et s'avança jusqu'à Baizza, résidence du khacan qui avait pris la fuite (1). Il surprit son armée, forte de quarante mille hommes, et la mit en déroute. Alors le khacan lui demanda la paix. Mervan ne voulut la lui accorder qu'à condition qu'il embrasserait l'islamisme. Le khacan et ses généraux vinrent au quartier de Mervan et professèrent la foi mahométane, conversion qui fut célébrée par de grands festins. Ce fut propablement à cette époque que les Schamkhales, les Tagassouanes, les Caïtakes (2) et d'autres peuples de ces cantons se firent musulmans. Après cette glorieuse campagne, Mervan revint dans l'Azerbaïdjan, et envoya au khaliphe, son neveu, le quint du butin, qui était immense (3).

Ce général ne tarda pas à reprendre les armes.

(1) Zehebi. Mounnédjim-Baschi.

(2) flöyü; y lambeb; l. On désigne ici, sous le nom

de Schamkhales, les Caïtakes, sujets du Schamkhal, ou prince du pays de Tarkhou. Les Caïtakes forment la plus grande partie de la population du Daghestan. Quant aux Tagassouanes, ils étaient peut-être une branche des Souanes, peuplade du Caucase, dont le territoire est situé au nord de la Mingrélie.

(3) Balazori. — Nokhbet-ut-Tavarikh.

Après avoir établi une colonie de Khazares entre la rivière Samour et Schabiran, dans le plat pays des Lezgues, il entra, en 121 (739), dans le Sérir; il y prit plusieurs châteaux, entre autres celui de Goumischka (1), où le roi du

pays faisait sa résidence. Ce prince s'était retiré dans une autre place forte nommée Hiredj (2); comme Mervan se disposait à l'y assiéger (3), il se rendit et s'engagea, en donnant des otages, à livrer chaque année mille têtes, moitié garçons, moitié filles, outre cent mille mesures de grains qui devaient être versées dans les magasins de la ville des Portes (4).

Ensuite Mervan entra dans le pays d'Arzoubattaran (5), auquel il imposa un tribut; delà il passa dans celui de Touman et puis dans celui de Hamrin (6) qui, (7) n'ayant pas voulu se soumettre, fut traité hostilement. Mervan y prit plusieurs châteaux et ravagea la contrée. Enfin la

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(6). Il y a une forteresse nommée Hamry, à six ou sept lieues au nord-ouest de Derbend.

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paix fut conclue à condition que ce pays livrerait une fois seulement cinq cents esclaves, et qu'il fournirait tous les ans trente mille mesures de grains aux magasins de la ville des Portes (1).

Mervan parut devant la ville de Sindan (2), qui se rendit par capitulation, et il fut convenu que le souverain de ce canton livrerait une fois cent esclaves, et qu'il verserait annuellement cinq mille mesures de grains dans les magasins de la ville des Portes.

Le Tabarsseranschah fut taxé à dix mille mesures de grains, qui devaient être aussi transportées tous les ans aux magasins de la même ville. Le Filanschah fut, en considération de ses mérites, exempté de toutes contributions (3).

Ensuite Mervan entra dans le pays des Legzes, qui se soumirent à un tribut annuel de vingt mille mesures de grains. De là il passa dans le Schirvan, dont le roi s'engagea à donner un tribut annuel de dix mille mesures.

Mervan ordonna que, lorsque l'armée musulmane marcherait contre les Khazares, le prince de Schirvan et ses troupes formeraient son avantgarde; que lorsqu'elle se retirerait, ils seraient

(1) Balazori.

مسدار .var ;سندان (2)

(3) Balazori.

à l'arrière-garde; que le Filanschah resterait toujours au centre, et que le Tabarsseranschah formerait l'arrière-garde de l'armée musulmane lorsqu'elle se porterait en avant, et son avantgarde lorsqu'elle se retirerait.

Ensuite Mervan attaqua les Doudaniyens. Il était occupé contre eux, lorsqu'il apprit la mort du khaliphe Vélid fils de Yézid, qui expira le 6 rabi-ul-sani 125 (5 février 742) (1).

L'année suivante, Mervan parvint au trône; il régna six ans et fut le dernier khaliphe ommiade. Ce vainqueur des Khazares, vaincu en 132 (750), par le parti d'Abd-Oullah-Saffah, le fondateur de la dynastie des Abbassides et poursuivi jusqu'en Égypte, y fut tué dans un combat. Sa valeur lui avait fait donner le surnom de Himar (l'Onagre) (2). Il mourut âgé de soixante-neuf

ans.

Sous la dynastie actuelle on a été rarement en guerre avec les Khazares. Par l'ordre d'AlManssour, deuxième khaliphe abbasside, son gouverneur en Arménie, Yézid fils d'Essed-esSélémi, demanda en mariage la fille du khacan

(1) Balazori.

(2)« Les Arabes, pour vanter la bravoure d'un individu, disent: Il est plus opiniátre au combat qu'un onagre. » (Moun. Baschi.)

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